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Scrutin

En Argentine, l’ultralibéral Javier Milei sort largement renforcé des législatives de mi-mandat

Les électeurs argentins étaient appelés dimanche à renouveler la moitié des députés et le tiers des sénateurs. Un test important pour le président libertarien après deux ans au pouvoir, autant qu’une indication sur sa marge de manœuvre pour la fin de son mandat.

Javier Milei célébrant la victoire de son parti, à Buenos Aires, dimanche 26 octobre 2025. (Rodrigo Abd/AP)
Publié le 27/10/2025 à 7h06

Il s’agissait du premier test national pour l’économiste «anarcho-capitaliste», qui bouscule la politique argentine depuis 2023. Javier Milei a largement remporté les élections législatives de mi-mandat dimanche 26 octobre. Son parti La Libertad Avanza (LLA) a recueilli 40,84 % des voix au niveau national, selon ces résultats partiels annoncés par le chef du cabinet des ministres Guillermo Francos. Il devance Fuerza Patria, bloc représentant une grande partie de l’opposition péroniste (centre gauche), à 24,50 %.

Après deux ans au pouvoir, Javier Milei arrivait à ce scrutin – qui visait à renouveler la moitié des députés et un tiers des sénateurs (où son parti ne comptait respectivement que 15 et 10 % des sièges) – auréolé de succès contre l’inflation, ramenée de plus de 200 % à 31,8 % en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit pour l’Argentine depuis quatorze ans.

Mais son «plus grand ajustement budgétaire de l’Histoire» – comme il aime à répéter – a vu la perte de plus de 200 000 emplois, un définancement de la santé et de l’université publique, une activité anémiée, en contraction de 1,8 % en 2024, une reprise 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.

La Libertad Avanza, parti libertarien du président argentin, avait ainsi essuyé une importante défaite face aux péronistes de centre-gauche lors d’une élection importante en septembre dans la province de la capitale Buenos Aires, qui concentre plus du tiers de l’électorat national.

Un soutien sous condition de Trump

Le résultat de dimanche va renforcer sa marge de manœuvre pour réformer et déréguler, sur ses deux ans restants de présidence, une économie fragile et dernièrement sous perfusion financière américaine.

Ces législatives partielles ont d’ailleurs a pris une résonance mondiale avec l’aide spectaculaire de plus de 40 milliards de dollars, publics ou privés, promise par l’administration Trump à son allié idéologique sud-américain. Aide lestée d’un bémol : Washington risque de se montrer «pas si généreux» en cas de défaite de Milei, avait prévenu Donald Trump. Dimanche soir, le président américain a évidemment félicité son allié pour sa «victoire écrasante» et son «travail formidable».