«C’est une déculottée dantesque, une rouste mortelle !» Chemise cintrée blanche immaculée, coupe blonde bien dégagée derrière les oreilles, le jeune Marco Palazzo, influenceur d’ultradroite, exulte devant le bunker de son idole Javier Milei. Au bout de son bras tendu, un téléphone qui transmet en direct sur les réseaux sociaux sa réaction aux résultats des élections législatives de mi-mandat, dimanche 26 octobre dans la soirée.
Autour de lui, le millier de personnes réunies se congratulent, encore interloquées par ce qui est indubitablement une victoire aussi inattendue qu’éclatante pour Javier Milei. Avec 40,7 % des voix au niveau national, il remporte 16 des 24 districts argentins, dont les provinces les plus peuplées. «Et la province de Buenos Aires aussi, on l’a arrachée aux “kukas” !» rugit Oscar, un camionneur à la retraite qui arbore un tee-shirt à l’effigie du lion, l’animal totem de Milei. Le terme «kuka» est en référence aux cucarachas (cafards), et aux kirchnéristes, admirateurs de l’ancienne présidente péroniste de centre gauche,