Michael Cargill peut déjà s’estimer gagnant avec la réélection de Donald Trump. Non seulement son candidat l’a emporté, mais l’élection s’avère également des plus profitables pour le commerce d’armements et de formations à leur usage que ce Floridien de 55 ans a établi il y a une quinzaine d’années, entre un club de krav-maga et une agence d’intérim dans un centre commercial d’Austin, la capitale du Texas. Les ventes ont d’abord flambé les semaines précédant le scrutin, dopées par la peur, chez sa clientèle conservatrice, qu’une victoire de Kamala Harris n’entraîne de nouvelles restrictions. Après la défaite de la démocrate, ce sont ses classes pour débutants qui n’ont plus désempli : «La fréquentation a soudain doublé par rapport à l’an dernier, on affiche complet», exulte-t-il placidement, attablé au milieu du désordre de son arrière-boutique, constatant aussi l’afflux de nouveaux genres d’adeptes : «Depuis l’élection, beaucoup de femmes, ou de personnes LGBT +» qui appréhendent le retour de Trump comme un facteur de danger, voire une menace existentielle, «viennent apprendre avec nous, afin d’assurer leur propre sécurité, comment porter, utiliser une arme.» La très progressiste Austin, qui abrite l’une des communautés queer les plus importantes du pays, est aussi l’épicentre de l’hyperagressivité
Road-trip
En attendant Trump, épisode 2 : à Austin, un activiste pro-flingues en croisade contre les «restrictions»
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Élections américaines de 2024dossier
Michael Cargill à Austin (Texas). (Julien Gester/Libération)
publié le 12 janvier 2025 à 8h33
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