Pris en tenaille entre l’extraction intensive d’énergies fossiles, la récurrence décuplée de tempêtes ravageuses et l’érosion côtière, qui voit chaque année l’équivalent d’un terrain de foot être englouti par les eaux de plus en plus polluées du golfe du Mexique, les gens de Cameron, aux confins sud-ouest de la Louisiane, se trouvent comme personne aux avant-postes des effets dévastateurs du changement climatique et de ses causes. Et le déni en la matière d’un Donald Trump («Un hoax !» ( «un canular»), moque-t-il), du gouverneur de leur Etat ou de la plupart des responsables locaux n’y fait rien : dans une Louisiane déjà très conservatrice, c’est de loin ici que l’on a voté le plus unanimement le 5 novembre pour sortir l’ex-président de sa déchéance, avec 92,8 % des voix.
A tout juste une semaine de son investiture, c’est jour de foire à Cameron, malgré le ciel bas et le vent glacial qui balaie les bayous : les stands, manèges et estrades du festival annuel «de la fourrure et de la faune» ont pris leurs quartiers, sponsorisés non plus par les crevettiers du cru comme c’était la tradition depuis des décennies, mais par une multinationale gazière. En attendant d’aller y balader les enfants une fois la nuit tombée, le jeune trentenaire Brandon DeBarge, ses am