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Libération
Road-trip

En attendant Trump, épisode 6 : dans le Michigan, les Arabes-Américains «retiennent leur souffle»

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Conflit israélo-palestiniendossier
Jusqu’à la veille de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, notre correspondant traverse les Etats-Unis du Sud au Nord et chronique les espoirs et les craintes d’Américains suspendus entre deux présidences que tout, ou presque, promet d’opposer.
Devant le «parc de la paix» récemment inauguré à Dearborn (Michigan), Abed Hammoud, avocat et ancien procureur fédéral, et son fils Mustapha, conseiller municipal de la ville et ingénieur chez Ford. (Julien Gester)
par Julien Gester, envoyé spécial à Dearborn (Michigan)
publié le 19 janvier 2025 à 8h40

L’annonce d’un accord de cessez-le-feu à Gaza n’a entraîné ni liesse ni célébrations visibles à Dearborn, la commune de la métropole de Detroit (Michigan) connue surtout pour abriter la plus importante population arabe-américaine des Etats-Unis – soit plus de la moitié de ses 105 000 habitants. «Que voulez-vous fêter, alors que des bombes tombent encore ?» soupire au lendemain de la nouvelle Mustapha Hammoud, fringant conseiller municipal de la ville. «Les gens sont soulagés, poursuit le très volubile trentenaire, également ingénieur chez Ford. Mais ils retiennent leur souffle : combien de fois ont-ils entendu depuis un an que le cessez-le-feu était imminent ? La plupart savent aussi que Trump arrive, que c’est certes pour ça que le cessez-le-feu survient peut-être enfin, comme par magie, mais qu’à partir de lundi, il ne faudra se faire aucune illusion sur son soutien à la Palestine – ou du moins il n’y a pas grand monde pour y croire.»

Et son ex-procureur fédéral de père, Abed – né au Liban il y a cinquante-huit ans avant d’émigrer dans les années 1990 aux Etats-Unis –, de rench