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Libération
Reportage

En Bolivie, à l’approche de l’élection présidentielle, l’agrobusiness a le champ libre

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Plusieurs candidats au scrutin de dimanche 17 août proposent de développer l’élevage bovin et l’agriculture à grande échelle pour sortir le pays de la crise économique. Des mesures aussi dangereuses pour les forêts primaires que pour les communautés indigènes qui y vivent.
Capitale laitière du département de Santa Cruz, les alentours de San Javier sont une alternance de bouts de forêt et de larges pâturages. (William Wroblewski/AFP)
par Nils Sabin, correspondant à La Paz
publié le 15 août 2025 à 17h36

A San Javier, un léger parfum de fumée embaume l’air. Un rappel, pour cette petite ville de l’Est bolivien, que la saison des incendies vient de commencer. Pas de quoi inquiéter Mauricio Tambare, rencontré dans son ranch, à quelques kilomètres de là. «En 2024, nous avons dû affronter une sécheresse puis des incendies historiques. Cette année, ça s’annonce plus tranquille.» Tandis qu’il déambule dans un des corrals tout en supervisant la traite quotidienne de son cheptel, il ajoute qu’un autre sujet attire toute son attention : le premier tour de l’élection présidentielle, qui a lieu le 17 août. «Nous avons l’espoir qu’enfin, il y ait des lois qui nous favorisent, qu’on arrête de nous mettre des bâtons dans les roues. La gauche gouverne depuis presque vingt ans, il est temps que ça change.»

Capitale laitière du département de Santa Cruz, les alentours de San Javier sont une alternance de bouts de forêt et de larges pâturages. Même si ces dernières années, les seconds ont pris l’ascendant. Le département a perdu 4,84 millions d’hectare