«J’ai 64 ans, je travaille ici depuis que j’ai 8 ans et je n’ai jamais vu ça.» Le long du lac Titicaca, les mots de Silverio trouvent un écho tout particulier. La sécheresse est historique et pour l’habitant de Copacabana, principale ville touristique bolivienne donnant sur le lac (la frontière avec le Pérou traverse le lac), comme pour beaucoup d’autres sur les rives du Titicaca, la situation est critique. Le niveau de l’eau est très proche du minimum historique de 1998 et pourtant, la sécheresse devrait durer jusqu’à la fin novembre.
En arrivant depuis La Paz, on tombe sur Huarina, l’un des premiers patelins donnant sur le Titicaca. Ici, la sécheresse a fait reculer le lac de quelques centaines de mètres. «Comme c’est en train de sécher, le lac est plus loin et il n’y plus d’eau pour les vaches», raconte Juan, la vingtaine, qui fait paître ses huit vaches devant sa maison, un chevreau dans les bras. Le Titicaca est loin, simple tache bleue derrière un océan d’herbes jaunes brûlées par le soleil. Deux solutions s’offrent au garçon vacher, amener son troupeau jusqu’au lac «à trente minutes de marche» ou louer un tracteur «25 euros de l’heure» pour remettre en état les canaux à sec qui amène l’eau à proximité de sa maison.
«A certains endroits, nos embarcations s’échouent»
Quatre-vingts kilomètres et une traversée en bac plus loin, arrivée à Copacabana. Ici, les bords du Titicaca se transforment rapidement en collines terrassées pour l’agriculture et l’eau n’a pas reculé comme à Huarina. Pourt