«Aujourd’hui, on va contrôler ton cœur, pour voir si tout va bien.» Gloria, la soixantaine, est invitée dans une petite pièce par Yurli Escobar, une des infirmières de la Plateforme Chagas de Cochabamba, dans le centre de la Bolivie. «J’ai un Chagas chronique depuis des années, détaille Gloria, je suis asymptomatique mais tous les ans, je viens faire un contrôle au cas où.» Chaque mois, ce centre reçoit gratuitement quelques dizaines de patients qui viennent se faire tester ou suivre un traitement contre cette maladie. Endémique dans 21 pays d’Amérique latine, elle touche 6 millions de personnes, dont 600 000 à un million en Bolivie. Ici, l’infection a longtemps été une maladie silencieuse, associée «aux pauvres», selon Gimena Rojas, l’une des deux médecins de la plateforme.
Ce dimanche 14 avril est la journée internationale de lutte contre la maladie de Chagas. Elle est provoquée par un parasite transmis par la piqûre d’une punaise, la vinchuca, très présente dans les maisons d’adobe (brique séchée au soleil), principalement construites dans les zones rurales et pauvres de Bolivie. Après une phase aiguë qui dure plusieurs semaines, la maladie devient chronique et asymptomatique pendant des années, voire des décennies. Puis dans 40 % des cas, s’ensuivent des complications cardiaques ou digestives. L’OMS estime que 10 000 personnes me