Ce vendredi 15 décembre, le salar d’Uyuni, un immense désert de sel, est en fête. Il s’agit d’un «jour historique» car, quinze ans après le lancement d’une filière lithium en Bolivie, la première usine de fabrication de carbonate de lithium, composant essentiel des batteries d’ordinateurs, de téléphones portables ou de voitures électriques, est inaugurée. A 10 heures, le président Luis Arce arrive en hélicoptère. En jean, doudoune bleue et collier de fleurs, il rejoint la foule poing levé, acclamé par une multitude qui lui lance des «Vamos Lucho, tu n’es pas seul !» «Merci camarade Lucho de mener l’industrialisation du lithium», peut-on lire sur une pancarte tenue par une enfant d’une dizaine d’années.
Le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Franklin Molina Ortiz, voit dans cette inauguration «un message envoyé par la Bolivie au monde entier», rappelant que le pays andin dit disposer des plus grandes ressources de lithium au monde. A son tour, Luis Arce salue «une avancée fondamentale dans la vie économique de notre pays». Et le Président de donner un petit cours d’économie à l’assistance : «Cette usine fait partie de notre stratégie d’industrialisation de la Bolivie, pour que nous ne dépendions plus d’un seul secteur productif.»
Projet décolonial
L’économie bolivienne est aujourd’hui très dépendante des exportations de gaz, dont les réserv