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Libération
Reportage

En Bolivie, l’industrialisation des petits pas pour la filière lithium

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Mi-décembre, le gouvernement bolivien a inauguré en grande pompe la première usine de carbonate de lithium du pays. Une étape présentée comme clé qui cache mal les difficultés à développer cette industrie.
Des bassins d’évaporation pour l’extraction du lithium, dans le désert de sel d’Uyuni en Bolivie, le 15 décembre. (Claudia Morales /Reuters)
par Nils Sabin, correspondant à La Paz
publié le 5 janvier 2024 à 7h58

Ce vendredi 15 décembre, le salar d’Uyuni, un immense désert de sel, est en fête. Il s’agit d’un «jour historique» car, quinze ans après le lancement d’une filière lithium en Bolivie, la première usine de fabrication de carbonate de lithium, composant essentiel des batteries d’ordinateurs, de téléphones portables ou de voitures électriques, est inaugurée. A 10 heures, le président Luis Arce arrive en hélicoptère. En jean, doudoune bleue et collier de fleurs, il rejoint la foule poing levé, acclamé par une multitude qui lui lance des «Vamos Lucho, tu n’es pas seul !» «Merci camarade Lucho de mener l’industrialisation du lithium», peut-on lire sur une pancarte tenue par une enfant d’une dizaine d’années.

Le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Franklin Molina Ortiz, voit dans cette inauguration «un message envoyé par la Bolivie au monde entier», rappelant que le pays andin dit disposer des plus grandes ressources de lithium au monde. A son tour, Luis Arce salue «une avancée fondamentale dans la vie économique de notre pays». Et le Président de donner un petit cours d’économie à l’assistance : «Cette usine fait partie de notre stratégie d’industrialisation de la Bolivie, pour que nous ne dépendions plus d’un seul secteur productif.»

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