A la veille du premier tour de l’élection présidentielle colombienne qui a lieu dimanche, l’ambiance, électrique, est à la hauteur de l’enjeu du scrutin. «La situation est tendue pour deux raisons : d’abord parce que selon les sondages un candidat de gauche, Gustavo Petro, du Pacte historique, pourrait arriver à la présidence de la République. C’est historique parce que la Colombie n’a jamais été gouvernée par un parti de gauche, jamais ! Et parce que la confiance en l’autorité électorale est complètement ébranlée, ce qui ne s’était pas vu depuis les années 70», explique Alejandra Barrios, directrice de la mission d’observation électorale (MOE, plateforme qui réunit plusieurs associations et entités de la société civile qui observent les élections dans tout le pays).
Dans la dernière ligne droite, les partisans du sénateur Gustavo Petro, ancien guérillero du M-19 (Mouvement du 19 avril, démobilisé en 1990) et ancien maire de Bogota (2012-2015), ont intensifié la campagne, espérant réussir le tour de force de gagner dès le premier tour même si les sondages n’ont jamais crédité le candidat de gauche de plus de 50% des voix. Derrière lui, deux candidats figurent au coude-à-coude. D’abord Federico Gutiérrez, dit «Fico», 47 ans, ancien maire de Medellín, représ