En résumé :
- Le président milliardaire a atterri ce mardi en Arabie Saoudite, lieu de son premier voyage international, exception faite des funérailles du pape François à Rome. Il a été reçu par le prince hériter Mohamed ben Salmane, avec qui il a signé «un partenariat économique stratégique».
- Après ce passage à Riyad, Donald Trump est attendu à Dubai et Doha, suite d’une tournée diplomatique frénétique dans la région, où les visées commerciales le disputent à ses ambitions diplomatiques.
- Le voyage de Trump a été précédé d’une annonce en forme de rude coup à son allié israélien : la libération de l’otage Edan Alexander, otage israélo-américain dont le sort a été discuté en direct avec le Hamas, sans le concours de Benyamin Nétanyahou.
Evacuation en urgence à Gaza. L’armée israélienne a appelé mardi à évacuer plusieurs zones du nord de la bande de Gaza, annonçant des frappes imminentes après des tirs de roquettes depuis cette partie du territoire palestinien. «Ceci est un dernier avertissement préalable avant l’attaque ! (L’armée) frappera avec force toute zone d’où sont lancées des roquettes», a écrit le porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, Avichay Adraee, sur les réseaux sociaux. «Pour votre sécurité, vous devez vous rendre immédiatement dans les abris connus de la ville de Gaza», a-t-il ajouté.
Les Houthis à l’origine du tir en provenance du Yémen. Les rebelles ont revendiqué le tir d’un «missile balistique» vers l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv. «A la suite des sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs régions d’Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté», a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. Des détonations sourdes, probablement provoquées par des tirs de systèmes de défense antiaérienne, ont été entendues près de Jérusalem.
La Syrie qualifie de «tournant décisif» la levée des sanctions américaines à son égard. La Syrie a salué les annonces de Donald Trump concernant la levée des sanctions imposées à Damas, a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Shibani, dans une déclaration à Reuters. Plus tôt dans la journée le président américain a déclaré qu’il supprimerait toutes les sanctions contre la Syrie, affirmant qu’elles avaient rempli une fonction importante, mais qu’il était maintenant temps pour le pays d’aller de l’avant.
Les Etats-Unis lèvent les sanctions contre la Syrie. Première surprise au premier jour de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient. Le président américain a décidé de lever les sanctions contre la Syrie, gage de bonne volonté montré au nouveau régime en place, dont il a rencontré le nouveau dirigeant Ahmed al-Charaa ce jour. «Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur», a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Bilan. Selon les médias palestiniens, le bombardement israélien sur l’hôpital Nasser a fait quatre morts, dont aucun n’a été identifié comme étant Mohammed Sinwar.
Un missile tiré depuis le Yémen. L’armée israélienne dit avoir intercepté le missile qu’elle avait détecté quelques instants plus tôt en provenance du Yémen.
Tsahal frappe une base secrète du Hamas. Un porte-parole de l’armée israélienne a fait part d’une frappe ciblant une base du Hamas, située sous de l’hôpital européen de Gaza, dans la vile de Khan Younès, où l’armée a situé Mohammed Sinwar, frère cadet et successeur de Yaya Sinwar à la tête du mouvement islamiste.
Nucléaire iranien. Alors qu’émissaires de Washington et de Téhéran poursuivent leurs discussions sur le nucléaire iranien, Donald Trump a évoqué ses relations avec la république islamique, prévenant qu’il était prêt à «exercer une pression maximale sur elle», tout en souhaitant ouvrir «de nouvelles voies» à ses dirigeants, à qui il souhaite tendre «le rameau d’olivier». «En ce qui concerne l’Iran, je n’ai jamais été favorable à avoir des ennemis perpétuels.»
Syrie-USA. Donald Trump a «accepté de saluer» le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, mercredi pendant sa visite officielle à Ryad, a fait savoir un haut responsable américain. Ahmad al-Chareh, nommé président par intérim après l’offensive menée par sa coalition islamiste, qui a renversé le président Bachar al-Assad en décembre, déploie désormais une intense activité diplomatique, auprès des pays arabes mais aussi européens, à commencer par le président français Emmanuel Macron, qu’il avait rencontré la semaine dernière.
20 milliards sur l’IA. L’entreprise saoudienne DataVolt va investir vingt milliards de dollars pour construire des infrastructures liées à l’intelligence artificielle (IA) aux Etats-Unis, a annoncé la Maison Blanche mardi. Dans un communiqué, Washington précise que ces fonds cibleront «des centres de données et des infrastructures énergétiques liés à l’intelligence artificielle», alors que la puissante monarchie du Golfe cherche à devenir un centre mondial de l’IA.
Le torchon brûle entre Barrot et Saar. Et pendant que nababs américain et saoudien signent des contrats, le front diplomatique continue de s’embraser au sujet du conflit israélo-palestinien. Le dernier feu a été allumé en France, avec la réponse sèche de Jean-Noël Barrot à l’endroit de son homologue israélien Gideon Saar, qui avait menacé les Etats reconnaissant l’Etat palestinien de «mesures unilatérales». «Personne ne dictera sa position à la France» lors des questions au gouvernement, mardi 13 mai. «La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l’intérêt de la sécurité d’Israël comme dans l’intérêt de la sécurité des Palestiniens», a justifié Jean-Noël Barrot au sujet de la position annoncée par Emmanuel Macron début avril.
«De nombreux chèques». Plus tôt dans la journée, Donald Trump s’était réjoui des gros contrats attendus lors de sa visite en Arabie saoudite, où il a été reçu en grande pompe par le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, dans le cadre d’une tournée dans le Golfe. «Les plus grands chefs d’entreprise du monde sont ici aujourd’hui et ils vont repartir avec de nombreux chèques», a déclaré le président américain à l’ouverture des discussions officielles entre les deux pays au palais royal à Ryad.
Aux «Etats-Unis, c’est probablement de deux millions d’emplois dont nous parlons», a-t-il ajouté, en soulignant son entente avec le prince Mohammed ben Salmane, venu l’accueillir en personne : «Je pense vraiment que nous nous apprécions beaucoup», a insisté Trump.
«The Art of the deal». Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ont signé mardi ce qui a été présenté comme un «partenariat économique stratégique» entre les deux pays. La Maison Blanche a évoqué un contrat pharaonique de 142 milliards de dollars.
Deux représentants officiels saoudiens avaient fait la liste de plusieurs «protocoles d’accord» dans les domaines de la défense, de l’énergie, de la police et des minerais, là encore sans précisions immédiates sur la teneur exacte de ces textes, pendant une cérémonie de signature retransmise à la télévision.
Nétanyahou fait le forcing. Pendant que Trump fait sa tournée, 1 500 kilomètres plus au sud, Benyamin Nétanyahou continue de marteler ses buts de guerre. Le Premier ministre a ainsi assurer que l’armée israélienne entrerait à Gaza «avec toute sa force» dans les jours à venir, précisant que ses équipes s’employaient à chercher des pays susceptibles d’accueillir la population gazaouie, qu’il veut déplacer. Il a par ailleurs indiqué qu’il ne voyait pas un scénario dans lequel la guerre pouvait s’arrêter.
Musk dans l’assistance. Il a pris du champ vis-à-vis de l’administration Trump et de son rôle de patron du DOGE, cet organe gouvernemental en charge de multiplier les coupes budgétaires dans la fonction publique américaine. Mais cela n’empêche pas Elon Musk de figurer parmi le parterre de PDG de la tech présents à Riyad pour assister à la rencontre entre Trump et ben Salmane, au même titre que les patrons d’Amazon, Coca, Uber, Google ou OpenAI.
Trump à Riyad. L’administration Trump pourrait annoncer dans les heures qui viennent un accord accordant à l’Arabie Saoudite un accès privilégié aux semi-conducteurs avancés de firmes américaines comme Nvidia Corp. et Advanced Micro Devices, contournant les régulations mises en place par l’administration Biden, selon l’agence Bloomberg. Toujours selon Bloomberg, les deux parties ont également discuté de la mise en place de «cyberambassades de données», un dispositif permettant à des data centers saoudiens d’être exemptés des réglementations sur la protection des données en vigueur dans l’UE et aux Etats Unis. L’objectif d’une telle disposition serait de permettre à l’Arabie saoudite de créer un «environnement attractif pour les gouvernements étrangers et les acteurs du secteur privé, afin de développer et d’adopter ces technologies à des fins et usages pacifiques», selon une version préliminaire du projet consultée par l’agence.
Libération d’Edan Alexander, le Hamas dément Nétanyahou. Le mouvement islamiste a contredit mardi le Premier ministre israélien, qui avait assuré le matin même que la libération du militaire était le résultat d’une «combinaison gagnante» de la pression militaire israélienne et de l’approche de l’administration américaine.
«Le retour d’Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l’administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l’agression israélienne ou de l’illusion d’une pression militaire», a affirmé le Hamas dans un communiqué.
Un ministre israélien critique Trump. Les négociations pour la libération de l’otage israélo-américain Edan Alexander, lundi 12 mai, «ont été certainement menées d’une manière incorrecte, c’est le moins que l’on puisse dire», a grincé le ministre de la coopération régionale David Amsalem sur la radio publique KAN, relayée par le Monde. Pendant l’interview, le ministre a également critiqué Donald Trump, «un homme imprévisible» qui se «réveille chaque matin d’un côté différent».
La diplomatie fonctionne toujours. Selon le représentant américain dans la région Samuel Warberg, les Etats-Unis travaillent en lien avec l’Arabie Saoudite pour mettre fin à la guerre à Gaza et pour démanteler le programme nucléaire iranien. Selon le diplomate, «Trump traite l’Arabie Saoudite comme une partenaire et une amie», évoquant un lien «fort et stratégique».
Vers un divorce Trump-Nétanyahou ? Pour le chercheur Adel Bakawan, interviewé par Libé, «quelque chose se déchire» entre le président américain et Benyamin Nétanyahou. «Si les Américains mettent la pression sur Nétanyahou pour qu’il parte ou qu’il change sa stratégie, c’est fini pour lui, poursuit le sociologue. Il perd le soutien de l’extrême droite et une nouvelle période s’ouvre aux Israéliens.» Dès lors, les cartes changent s’agissant d’une possible résolution du conflit. «Si son gouvernement chute, cela ouvre d’autres possibilités, dont la formation d’un gouvernement avec qui on peut négocier.» Lire l’interview en intégralité.