- La Maison Blanche a annoncé dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 mars que Donald Trump avait ordonné une pause dans l’aide militaire des Etats-Unis à l’Ukraine. «Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution» au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a déclaré un responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat.
- Auparavant, le milliardaire avait signé le décret annonçant l’augmentation des droits de douane pour la Chine, le Canada et le Mexique, la Maison Blanche prenant le prétexte de la lutte insuffisante de ces trois pays contre le trafic de fentanyl. Tous ont annoncé se préparer à riposter à ces hausses.
- La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mardi matin la mise en place d’un dispositif à l’échelle européenne permettant aux Etats-membres de se voir accorder des prêts. Au total, l’Allemande projette que le réarmement de l’Europe pourrait mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros, en sollicitant également l’épargne et l’investissement privés.
Trump voudrait annoncer l’accord sur les minerais ukrainiens dans la nuit à venir. L’administration du président américain Donald Trump et l’Ukraine prévoient de finalement signer l’accord sur les minerais, quelques jours après la désastreuse réunion dans le Bureau ovale entre Zelensky et le Président américain. Le locataire de la Maison Blanche a indiqué à ses conseillers qu’il souhaitait annoncer l’accord lors de son discours au Congrès ce mardi soir, affirment trois sources, prévenant que l’accord n’avait pas encore été signé et que la situation pourrait changer.
Macron salue la volonté de Zelensky de renouer avec Trump. Le président Emmanuel Macron a salué mardi la volonté de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky «de réengager le dialogue avec les États-Unis d’Amérique», a indiqué l’Elysée. Le chef de l’Etat, qui s’est entretenu au téléphone depuis lundi soir avec Zelensky et Donald Trump, a «redit la détermination de la France à travailler avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre d’une paix solide et durable en Ukraine», a précisé la Présidence.
Zelensky dit avoir demandé des «informations officielles» sur la suspension de l’aide américaine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué mardi avoir demandé à Washington des «informations officielles» sur la suspension de l’aide militaire américaine ordonnée par son homologue Donald Trump. «J’ai demandé au ministère ukrainien de la Défense, aux chefs de nos renseignements et aux diplomates de contacter leurs homologues aux Etats-Unis et d’obtenir des informations officielles […] L’Ukraine et l’Amérique méritent un dialogue respectueux et une position claire de chacune», a-t-il affirmé dans son allocution quotidienne.
Droits de douane : Trump promet de surenchérir si le Canada réplique. Donald Trump a menacé le Canada de surenchère dans la guerre commerciale entamée mardi par l’imposition de droits de douane américains sur les produits canadiens, suivie d’une riposte tarifaire immédiate d’Ottawa, sans toutefois préciser les modalités techniques de cette escalade. Dans un message adressé au «gouverneur Trudeau», qui serait le titre du Premier ministre canadien si le pays était rattaché aux Etats-Unis comme Donald Trump l’évoque sans cesse, le président américain écrit mardi sur son réseau Truth Social : «lorsqu’il répliquera par un droit de douane sur les Etats-Unis, nos droits de douanes réciproques augmenteront immédiatement dans la même proportion».
Pour Starmer, «personne ne veut davantage la paix que l’Ukraine». Dans une conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que «personne ne voulait davantage la paix que l’Ukraine», rapporte mardi Downing Street. «Il est essentiel que toutes les parties travaillent à une paix durable et sûre pour l’Ukraine dès que possible», a aussi dit le dirigeant travailliste, au lendemain de l’annonce de la suspension de l’aide militaire américaine à Kyiv.
JD Vance nie avoir manqué de respect à la Grande-Bretagne et la France. Le vice-président américain a décrit la force de maintien de la paix prévue en Ukraine, pilotée par la Grande-Bretagne et la France, comme une troupe de 2000 soldats de «pays aléatoires qui n’ont pas fait la guerre depuis 30 ou 40 ans». Des commentaires qui ont conduit les politiciens et d’anciens combattant à s’offusquer et affirmer qu’il déshonorait les centaines de soldats tués en combattant aux côtés des forces américaines en Afghanistan et en Irak. Le vice-président conteste cette interprétation qu’il juge «absurdement malhonnête». «Je ne mentionne même pas le Royaume-Uni ou la France dans le clip, qui ont tous deux combattu courageusement aux côtés des États-Unis au cours des 20 dernières années, et au-delà», a-t-il déclaré sur X. Vance s’est défendu mardi précisant qu’il faisait allusion à d’autres pays, parties prenantes de la «coalition de volontaires» évoquée par le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Les Etats-Unis «ont lancé une guerre commerciale», le Canada ne «reculera pas», promet Trudeau. Devant la presse mardi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a vivement critiqué les nouveaux tarifs imposés par Donald Trump sur les produits canadiens qu’il juge injustifiés et «stupides». Le chef du gouvernement canadien démissionnaire a estimé que le but de Donald Trump était de «faire chuter l’économie canadienne pour pouvoir ensuite parler d’annexion», en référence aux récentes déclarations de Trump. En réponse, le Canada a annoncé, quelques heures après l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane, qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur des importations américaines d’une valeur de 30 milliards de dollars canadiens avec effet immédiat.
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Paris veut «réunir tous les moyens possibles» pour compenser le gel de l’aide américaine, dit Bayrou. «L’enjeu (pour la France) est très simple : il s’agit de réunir tous les moyens possibles pour se substituer autant que possible à une aide internationale qui aurait été arrêtée», a affirmé mardi le chef du gouvernement devant l’Assemblée nationale, après l’annonce par Washington de la suspension de son aide militaire à l’Ukraine. François Bayrou a aussi expliqué que Kyiv allait avoir besoin de munitions, d’«un certain nombre de systèmes pour le renseignement» ou encore d’accès «à des réseaux et à la connectivité».
Zelensky propose «une trêve» dans les airs et en mer pour entamer des discussions de paix. Le président ukrainien s’est déclaré mardi prêt à «travailler sous le leadership» de Donald Trump pour «obtenir une paix durable» en Ukraine, en pleines tensions avec le locataire de la Maison Blanche. Sur X, Volodymyr Zelensky a assuré vouloir «arranger les choses» avec son homologue américain après leur vive altercation de vendredi, et proposé «une trêve dans le ciel» et «en mer» comme préalable pour entamer des discussions de paix.
Ukraine : Paris veut «réunir tous les moyens possibles» pour compenser le gel de l’aide américaine, dit Bayrou. À l’Assemblée nationale, François Bayrou a estimé que la France et l’Europe devaient «réunir tous les moyens possibles pour se substituer autant que possible» aux aides américaines, suspendues par Donald Trump. Selon le Premier ministre, ces dernières sont déjà «en train de cesser, puisque des trains entiers qui étaient chargés à destination de l’Ukraine sont stoppés et interdits de se rendre à leur objectif». Le chef du gouvernement a affirmé, face aux députés, que cette suspension risque de priver l’Ukraine de «munitions», de «systèmes pour le renseignement» ou encore d’accès «au réseau et à la connectivité».
Pour le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, «notre responsabilité d’européen et notre devoir de Français c’est de faire tout le possible pour permettre à la résistance ukrainienne de tenir le front», tout en ajoutant que «notre responsabilité […], c’est aussi de tout faire pour ne jamais se retrouver dans l’avenir dans cette situation». Par Victor Delair.
Les Bourses européennes plient sous le poids des droits de douane. Les Bourses mondiales plongent mardi, les places européennes cédant sous le poids de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane aux États-Unis contre le Canada, le Mexique et la Chine, les investisseurs redoutant que le Vieux continent soit la prochaine cible. Vers 14 h 15 GMT (15 h 15 heure de Paris), le CAC 40 à Paris perdait 1,86 %, peu après avoir chuté de plus de 2 %. Francfort dévissait de 2,77 % et Milan de 2,97 % après avoir perdu plus de 3 %. Londres cédait 0,89 %.
Pékin aussi à la riposte. Au tour de la Chine de riposter aux nouveaux droits de douane américains sur ses produits en augmentant les taxes à l’importation couvrant 21 milliards de dollars de produits agricoles et alimentaires des Etats-Unis. Pékin a également imposé des restrictions à l’exportation et à l’investissement à 25 entreprises américaines, pour des raisons de sécurité nationale, sans pour autant punir des noms connus. La Chine a aussi récemment annoncé des droits de douane supplémentaires de 10 % à 15 % sur certaines importations américaines à partir du 10 mars. Les droits de douane de 20 % sur les importations chinoises, eux, s’appliqueront à plusieurs catégories clés d’appareils électroniques chinois qui n’avaient pas été touchées par les droits antérieurs. Parmi ceux-ci les téléphones intelligents, les ordinateurs portables, les consoles de jeux vidéo, les montres et haut-parleurs intelligents et les appareils Bluetooth.
Mexico tente de riposter. Le Mexique annonce des mesures douanières et non-douanières en réponse à l’augmentation des droits de douane de 25 % imposés par les Etats-Unis. «Il n’y a pas de motif, de raison ni de justification à l’appui de cette décision qui affectera nos peuples et nos nations», a déclaré la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, mardi 4 mars dans une allocution, à quelques heures de l’entrée en vigueur des menaces du président américain. Elle fait savoir que le gouvernement mexicain annoncera des mesures de rétorsions tarifaires et non tarifaires, ce dimanche 9 mars. Claudia Sheinbaum a aussi appelé les Etats-Unis à «assumer» leur responsabilité dans la crise des opioïdes, comme le fentanyl pour lequel Donald Trump accuse le pays de ne pas avoir été assez ferme. «La coopération entre les deux pays est nécessaire pour lutter contre la crise des opioïdes et la criminalité», a-t-elle rappelé. Les deux chefs d’Etat ont, en tout cas, prévu de se parler prochainement. «Nous avons un appel prévu avec Donald Trump cette semaine, probablement jeudi», a affirmé Sheinbaum.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Paris mercredi. Le Premier ministre hongrois a annoncé se rendre mercredi à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron à la veille d’un sommet européen à Bruxelles consacré à l’Ukraine. «Certains veulent la guerre et d’autres veulent la paix. C’est le défi auquel nous devons faire face», a déclaré le seul responsable européen à avoir pris fait et cause pour Donald Trump après son altercation avec Volodymyr Zelensky, qui a par ailleurs déploré l’attitude de ses «alliés européens» et le «fossé transatlantique» après que ces derniers se sont mobilisés pour avancer sur le dossier de l’autonomie stratégique européenne.
«Nous ferons tout pour tenir bon», dit Kyiv. Sonné, mais debout le gouvernement ukrainien fait face après l’annonce par la Maison Blanche de la suspension de son aide militaire à l’Ukraine. «Nous ferons tout pour tenir bon», a affirmé le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal. Les Etats-Unis sont le premier bailleur financier et militaire de Kyiv depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022. Washington a depuis livré de nombreux équipements puissants et modernes, notamment les systèmes antiaériens Patriot, pour permettre à l’Ukraine de se protéger des bombardements russes quotidiens. Malgré le gel de l’aide américaine, «l’Ukraine est absolument déterminée à poursuivre sa coopération avec les Etats-Unis», a insisté Denys Chmygal lors d’une conférence de presse.
Le gel de l’aide américaine à l’Ukraine déjà ressenti en Pologne. «Les informations qui arrivent de la frontière, de notre centre logistique, confirment les déclarations de la partie américaine», a déclaré Donald Tusk à l’ouverture d’une réunion hebdomadaire de son gouvernement, évoquant la situation du centre logistique de Jesionka. La décision américaine de geler l’aide militaire à l’Ukraine se fait donc déjà ressentir. «Cela place bien sûr l’Europe, l’Ukraine et évidemment la Pologne dans une situation plus difficile», a ajouté le Président polonais. Alliée fidèle de l’Ukraine, la Pologne revendique sa fonction de relais important pour le soutien logistique de l’aide militaire et humanitaire occidentale fournie à Kyiv. Selon Varsovie, jusqu’à 95 % de cette aide passe par la Pologne, notamment par ce hub à la frontière.
Londres va simplifier ses procédures d’achat de matériel militaire. Le gouvernement britannique va simplifier ses procédures d’achat de matériel militaire et «réduire la paperasse qui ralentit l’approvisionnement en équipements de défense, allant des navires aux munitions», indique-t-il mardi, une semaine après avoir annoncé une hausse de ses dépenses en la matière. Londres «prévoit de remanier les règles d’approvisionnement en matière de défense» pour «stimuler la base industrielle britannique et libérer son potentiel pour assurer la sécurité du pays», selon un communiqué diffusé en amont d’un discours de la ministre des Finances Rachel Reeves mardi à Londres. Ces déclarations interviennent peu après l’annonce par la Commission européenne d’un plan pour «réarmer l’Europe» qui ambitionne de mobiliser près de 800 milliards d’euros, pour sa défense, dont 150 milliards de prêts, et fournir une aide immédiate à l’Ukraine.
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L’Ukraine répète avoir besoin des Etats-Unis. Obtenir des garanties de sécurité américaines est «d’une importance existentielle» pour Kyiv, mais aussi pour l’Union européenne, a martelé ce mardi midi le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal : «Nous avons besoin et demandons des garanties de sécurité concrètes, tant de la part des Etats-Unis que de l’Europe et des pays du G7. C’est d’une importance existentielle non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’Union européenne.»
Kyiv assure être prêt à signer l’accord sur les minerais avec les Etats-Unis. «Nous sommes prêts à commencer à tout moment le travail sur la signature de cet accord» sur l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes par les Etats-Unis, a déclaré le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, lors d’une conférence de presse, précisant que Kyiv attendait un «retour» américain via des canaux diplomatiques à ce sujet.
L’Ukraine discute avec l’Europe et négocie avec Trump. Kyiv explique ce mardi matin «discuter» avec les Européens de la possibilité de remplacer l’aide militaire américaine après l’annonce de la Maison Blanche de suspendre ce soutien crucial à l’Ukraine et son armée. «Et, bien sûr, nous n’écartons pas la possibilité de négociations avec nos homologues américains», ajoute par ailleurs Mykhaïlo Podoliak, le conseiller de la présidence ukrainienne,