En résumé :
- Vladimir Poutine a convenu d’une future rencontre avec Volodymyr Zelensky, qui devrait se produire dans les deux semaines, lors d’un entretien téléphonique lundi avec son homologue américain. Ce tête-à-tête serait suivi d’un sommet à trois avec Donald Trump.
- Le président américain et ses invités ont discuté des garanties de sécurité pour l’Ukraine fournies par divers pays européens, «en coordination» avec les Etats-Unis.
- Emmanuel Macron a affirmé lundi que la question des concessions territoriales éventuelles de l’Ukraine n’avait pas été abordée lors des discussions à la Maison Blanche.
- Retrouvez notre live sur la journée d’hier à Washington ici.
Dans un entretien donné par téléphone à la chaîne conservatrice Fox News, le président américain, qui déplore que la guerre en Ukraine est «horrible» et représente «la pire situation depuis la seconde guerre mondiale», avance que «Volodymyr Zelensky doit être flexible» au sujet des négociations menées avec la Russie. Donald Trump assure toutefois que le président ukrainien «va obtenir beaucoup de territoires», tout en signalant qu’il rejette fermement l’envoi de troupes américaines sur le sol ukrainien. A l’inverse de l’Europe, qui est, elle, «disposée à envoyer des troupes sur le terrain», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, Donald Trump affirme que la demande formulée par l’Ukraine de rejoindre l’Otan était une «mauvaise idée». «Il y aura une forme de sécurité, mais ça ne sera pas l’Otan», a-t-il insisté.
La Russie a rendu les corps de 1 000 soldats ukrainiens décédés, la plupart tombés au front et certains morts en captivité, a indiqué Kyiv ce mardi, ce type d’échanges constituant l’un des seuls résultats des pourparlers entre les deux pays. «En raison de mesures de rapatriement, les corps de 1 000 personnes décédées ont été rendus à l’Ukraine» par la partie russe, qui a indiqué qu’il s’agissait de soldats ukrainiens, selon le centre ukrainien chargé du traitement des prisonniers de guerre. La Russie et l’Ukraine se sont entendues le 2 juin à Istanbul pour échanger les dépouilles de 6 000 militaires, ainsi que tous les blessés graves et les prisonniers de moins de 25 ans.
La réunion de la «coalition des volontaires», pays alliés de Kyiv, coprésidée par Emmanuel Macron et Keir Starmer, vient de s’achever. Tous les participants à cette visioconférence ont confirmé la nécessité de continuer à soutenir l’Ukraine, a indiqué ce mardi le Premier ministre polonais Donald Tusk sur le réseau social X. «Les dirigeants du Canada, du Japon, de la Turquie, de la Nouvelle-Zélande et des pays européens ont évalué les résultats de la réunion en Alaska de manière très réaliste», a-t-il également souligné. De son côté, la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a déclaré que les pays membres de la coalition avaient commencé à travailler sur un cadre de garanties de sécurité pour l’Ukraine, mais qu’aucune décision n’avait encore été prise quant à leur contenu. La question de l’envoi de troupes en Ukraine n’est également pas encore tranchée, a-t-elle ajouté.
Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique Rossiya-1, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que «les changements territoriaux sont souvent un élément essentiel de la résolution des conflits», quelques instants après avoir évoqué le fait que Moscou «n’avait jamais eu pour objectif d’obtenir la Crimée, le Donbass ou la Nouvelle Russie». La Russie occupe actuellement environ un cinquième du territoire ukrainien. De son côté, le président américain Donald Trump, qui mène des négociations avec les dirigeants russes et ukrainiens pour mettre fin à la guerre, a déclaré que les «échanges de territoires» et les ajustements territoriaux seraient essentiels à tout accord potentiel.
La Suisse offrira «l’immunité» au président russe Vladimir Poutine, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale, à condition qu’il vienne «pour une conférence de paix», a assuré mardi le ministre suisse des affaires étrangères Ignazio Cassis. Le gouvernement fédéral a défini l’année dernière «les règles pour donner l’immunité à une personne qui est sous mandat d’arrêt international. Si cette personne vient pour une conférence de paix, pas si elle vient pour des raisons privées», a ajouté le ministre lors d’un point de presse avec son homologue italien Antonio Tajani à Berne. Lui a souligné que Rome restait disponible pour l’organisation d’un sommet, mais que l’Italie «soutenait» Genève. Sans cette immunité, Vladimir Poutine prendrait en effet le risque d’être arrêté lors de son passage en Europe, en raison d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), dont l’autorité est reconnue par la Suisse.
Alors que les dirigeants européens se réunissent ce midi en visioconférence dans la suite de leurs réunions à Washington, le Canada entend aussi afficher son soutien à l’Ukraine. Le pays épaulera les Ukrainiens «sur le court et long terme» a affirmé ce mardi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand.
Lors d’une interview accordée à une chaîne de télévision russe, Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou «n’avait jamais eu pour objectif d’obtenir la Crimée, le Donbass ou la Nouvelle Russie», mais que «sa tâche principale était de protéger le peuple russe qui a vécu sur ces terres pendant des siècles». Et de poursuivre : «Sans respecter les intérêts de sécurité de la Russie, sans respecter pleinement les droits des Russes et des russophones qui vivent en Ukraine, il ne peut être question d’aucun accord à long terme, car ces causes doivent être éliminées de toute urgence dans le cadre du règlement»
Le proche de Poutine a ensuite déclaré que la Fédération de Russie ne rejetait «aucun format concernant l’Ukraine : ni bilatéral ni trilatéral», tout en ajoutant que ces négociations de paix devaient être préparées «très minutieusement». «Le point essentiel est que ces formats ne sont pas recherchés pour faire la une des médias ou des journaux télévisés du soir.»
Dans un message publié sur X, le président ukrainien a qualifié les discussions de lundi à la Maison Blanche de «pas important vers la fin de la guerre», ajoutant que les dirigeants «travaillent déjà sur le contenu concret des garanties de sécurité». «Aujourd’hui, nous poursuivons la coordination au niveau des dirigeants, a ajouté Zelensky. Nous continuerons également à travailler demain. Les conseillers à la sécurité nationale sont également en contact permanent à présent. Il y aura des garanties de sécurité.» Il a ensuite remercié une nouvelle fois les partenaires de l’Ukraine, ajoutant que son pays «ressentait cette force».
Yesterday, important talks took place in Washington with the President of the United States and European leaders. This was truly a significant step toward ending the war and ensuring the security of Ukraine and our people. We are already working on the concrete content of the… pic.twitter.com/FXGnQfcdzz
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) August 19, 2025
Alors que les réunions et les pourparlers s’enchaînent, les frappes russes sur le sol ukrainien ne faiblissent pas. Ce mardi, les troupes russes ont indiqué avoir mené une attaque nocturne contre une raffinerie de pétrole qui approvisionne en carburant l’armée ukrainienne dans l’est de l’Ukraine. Le ministère de la Défense russe n’a toutefois pas révélé l’emplacement précis de l’installation.
Lors d’un échange avec Emmanuel Macron capté par des micros lors du sommet lundi 18 août à Washington, le président américain a laissé entendre que la Russie pourrait signer un accord avec l’Ukraine pour lui faire plaisir. Un article à lire ici.
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer coprésideront aujourd’hui, à partir de 12 h 15, la visioconférence entre les pays membres de la «Coalition des volontaires». Selon l’Elysée, le but de cette rencontre est «d’assurer le suivi de la réunion qui s’est tenue hier à Washington et de poursuivre les travaux engagés sur la question des garanties de sécurité pour l’Ukraine».
Comme le rapportent ce mardi matin plusieurs médias, dont Politico, le président ukrainien ne s’est pas rendu les mains vides à la Maison Blanche pour sa rencontre avec Donald Trump. Volodymyr Zelensky a en effet offert au président des États-Unis un club de golf que lui avait remis un officier ukrainien blessé à la guerre au cours des premiers mois de l’invasion russe, indique la présidence ukrainienne. Le soldat en question, Kartavtsev, avait par ailleurs enregistré un message à l’intention de Trump, golfeur passionné, lui demandant d’aider l’Ukraine et d’instaurer une paix juste et durable. En retour, le président républicain a enregistré une vidéo de remerciement pour le soldat, tout en offrant à Zelensky un jeu de clés symbolique de la Maison Blanche, selon le bureau du président ukrainien.
La «coalition des volontaires» - qui rassemble les soutiens de Kyiv, la plupart des grands pays européens, l’UE, l’Otan et des pays non-européens comme le Canada - se réunira virtuellement aujourd’hui, à 12 h 00, pour faire le point après les discussions qui ont eu lieu hier soir à la Maison Blanche. Un porte-parole du Premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré que celui-ci participerait notamment à cette visioconférence. A 13 h 00, ce sera ensuite au tour du Conseil européen, composé des 27 dirigeants des pays membres de l’UE, de se réunir.
Alors qu’Emmanuel Macron plaide ce mardi matin pour une rencontre bilatérale entre les présidents russe et ukrainien dans «un pays neutre», il indique que ce lieu pourrait «être la Suisse», notamment la ville de Genève. Or, la Suisse fait partie des pays signataires du statut de Rome, le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), instance qui a émis en mars 2023 un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine en raison du transfert «illégal» d’enfants ukrainiens vers la Russie. Ainsi, selon cet arrêt, le président russe pourrait - en théorie - être arrêté s’il se rendait à Genève. En théorie seulement. Car, comme le soulignait Mathilde Philip, professeur de droit à l’université Lyon 3, spécialiste du droit international, à Libération lors de la visite de Poutine en Mongolie, autre pays membre, «la CPI n’est dotée d’aucune force de police propre, charge donc aux autorités du pays qui reçoit sur son sol la personne recherchée par la CPI de procéder à son arrestation et à son transfert». Le Figaro note par ailleurs qu’il «n’existe aucun précédent en matière d’extradition d’un chef d’Etat en exercice visé par un mandat de la CPI». Ainsi, pour que Vladimir Poutine accepte de se rendre en Suisse, le pays pourrait décider de lui offrir un «sauf conduit», c’est-à-dire une garantie lui permettant de ne pas être arrêté, note le média suisse Watson.
Les Bourses européennes ont ouvert autour de l’équilibre mardi, les investisseurs digérant la rencontre entre les présidents Donald Trump et Volodymyr Zelensky, et déplaçant désormais leur attention vers le symposium des banquiers centraux de Jackson Hole, à la recherche d’indices sur la politique monétaire de la Fed. Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,23 %, Francfort 0,19 %, Milan 0,37 % et Londres restait à l’équilibre (+ 0,01 %).
Le président ukrainien s’est réjoui devant Donald Trump, qui le recevait à la Maison Blanche, d’avoir eu avec lui «la meilleure» de leurs discussions pour tenter de trouver une issue à la guerre dans son pays. «Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c’était vraiment la meilleure - enfin, pardon, peut-être que la meilleure aura lieu à l’avenir - mais c’était vraiment bien, et nous avons parlé de choses extrêmement sensibles», a déclaré Volodymyr Zelensky, assis autour d’une table où étaient également Donald Trump et les dirigeants de puissances européennes. Il a ajouté plus tard que Kyiv avait offert de se fournir en armes américaines pour 90 milliards de dollars, le Financial Times évoquant lui un budget de 100 milliards financés par les Européens.
Les alliés occidentaux de Kyiv vont formaliser «d’ici dix jours» les garanties de sécurité pour l’Ukraine afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays en cas d’accord de paix avec Moscou, a déclaré lundi à Washington le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé […] d’ici une semaine à dix jours», a-t-il indiqué à l’issue de négociations à la Maison Blanche avec Donald Trump et des dirigeants européens. «Il est important que les Etats-Unis donnent un signal clair qu’ils feront partie des pays qui assisteront, coordonneront, et seront aussi des participants dans les garanties de sécurité pour l’Ukraine. Je pense que ça c’est un grand pas en avant», a ajouté Volodymyr Zelensky, cité dans un communiqué de la présidence.
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu’elle se tienne à Genève. «Plus qu’une hypothèse, c’est même la volonté collective», a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l’issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens. «Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu’il y a eu des discussions bilatérales, c’était à Istanbul», a-t-il rappelé.
Donald Trump a affirmé lundi avoir «commencé les préparatifs» d’une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, après s’être entretenu dans la journée avec les deux dirigeants. «Une fois cette rencontre tenue, nous organiserons une (réunion) trilatérale, réunissant les deux présidents ainsi que moi-même», a ajouté sur sa plateforme Truth Social le président américain, précisant que le premier sommet entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine se déroulerait «dans un lieu à déterminer».
Analyse
Le président finlandais Alexander Stubb a estimé lundi à Washington que son homologue russe n’était «pas digne de confiance», à l’issue d’une réunion à la Maison Blanche avec le président américain, le chef de l’Etat ukrainien et d’autres dirigeants européens. «Poutine est rarement digne de confiance. Il reste donc à voir s’il a le courage de venir à ce type de réunion. A-t-il le courage de venir à une réunion trilatérale, ou essaie-t-il encore une fois de gagner du temps ?», a dit Alexander Stubb devant la presse finlandaise.