En résumé :
- Au lendemain des discussions avec les dirigeants européens à Washington, Donald Trump a déclaré ce mardi qu’un soutien aérien américain ainsi que l’envoi de troupes européennes en Ukraine pourraient faire partie des garanties de sécurité pour le pays.
- Lors d’un appel téléphonique avec Donald Trump lundi soir, Vladimir Poutine a proposé d’organiser une rencontre avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Moscou. Ce dernier a refusé de se rendre dans la capitale russe.
- De son côté, Emmanuel Macron a estimé dans un entretien à LCI que «Poutine est un ogre à nos portes», un «prédateur» qui «ne veut pas la paix».
- Retrouvez notre live sur la journée d’hier à Washington ici.
A l’issue de la réunion à la Maison Blanche lundi soir, le président américain a appelé son homologue hongrois, Viktor Orban, afin de l’interroger sur les raisons de son opposition à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, rapporte Bloomberg ce mardi soir. Toujours selon cette source, ce seraient les dirigeants européens présents à Washington qui auraient demandé à Donald Trump de faire pression sur le populiste d’extrême droite pour qu’il lève son véto. Rejoindre l’Union européenne pourrait faire partie des garanties de sécurité pour Kyiv face à la Russie. Lors de leur échange téléphonique, Orban aurait aussi proposé à Trump que Budapest accueille l’éventuelle réunion trilatérale avec Poutine et Zelensky.
La Maison Blanche envisage la tenue d’une éventuelle réunion trilatérale entre les présidents américains, russes et ukrainiens à Budapest, rapporte le média américain Politico ce mardi soir. La Hongrie est dirigée par Viktor Orban, Premier ministre d’extrême droite proche de Trump et l’un des principaux soutiens européens de Poutine. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait suggéré Genève, en Suisse.
Les chefs d’état-major des armées de l’Otan se réuniront en visioconférence mercredi pour évoquer le conflit en Ukraine et la «progression des efforts diplomatiques», a annoncé l’Alliance atlantique. «Demain, par visioconférence, j’accueillerai une réunion des chefs d’état-major de la défense des 32 nations alliées», a ainsi écrit l’amiral Giuseppe Cavo Dragone sur le réseau social X.
Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a annoncé que le prochain paquet de sanctions européennes contre la Russie sera prêt dès le mois prochain. Puis, elle a rappelé que «l’unité entre les dirigeants de l’UE lors du sommet virtuel d’aujourd’hui était palpable» et qu’elle avait placé les questions de la sécurité de l’Ukraine et des sanctions contre la Russie en tête de l’ordre du jour des discussions de la semaine prochaine. Ces discussions se tiendront entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE.
Baiba Braze, la ministre des Affaires étrangères de Lettonie s’est exprimée sur la possibilité d’une réunion entre la Russie et l’Ukraine lors d’une interview accordée à la BBC. Pour elle, il convient de rester méfiant. «La tactique russe est bien connue : retarder, nier, détourner l’attention. Mais nous avons vu que le président Trump et d’autres dirigeants en ont assez», a fait savoir Baiba Braze. Puis, elle a rappelé les trois axes principaux des prochaines étapes des négociations : maintenir la coopération entre les Européens et les Américains, continuer à soutenir l’Ukraine dans sa défense, et enfin «affaiblir la Russie», une référence directe aux sanctions prises à l’encontre du Kremlin. Selon Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, le prochain paquet de sanctions européennes contre la Russie sera prêt dès le mois prochain.
L’Union européenne a abandonné ses appels à un «cessez-le-feu» en Ukraine. Désormais, elle exige que la Russie mette «fin aux massacres». Un changement sémantique qui se calque sur les déclarations du président américain Donald Trump. La porte-parole de la Commission européenne, Arianna Podestà, a souligné auprès des journalistes ce mardi : «Le message pour nous est le suivant : mettez fin aux massacres. Tout ce qui permet d’y mettre fin est le bienvenu.» Dimanche, à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen allait dans le même sens : «l’objectif doit être de mettre fin aux tueries. C’est le plus important. Que l’on parle de cessez-le-feu ou d’accord de paix, il faut mettre fin aux tueries». Selon des sources européennes, Donald Trump n’apprécie plus le terme «cessez-le-feu». Le changement sémantique en cours du côté de l’UE a un but clair : éviter de contrarier le président américain sur une question de forme alors que des négociations cruciales sur l’Ukraine et la sécurité européenne sont en cours.
Le président ukrainien s’est fendu d’un message sur ses réseaux sociaux ce mardi après-midi après un entretien avec António Costa, président du Conseil européen. «Nous avons franchi une étape importante vers la fin de cette guerre et la garantie de la sécurité de l’Ukraine et de l’ensemble de l’Europe. Des garanties de sécurité fiables et efficaces pour l’Ukraine constituent la principale avancée de nos efforts conjoints, de tous nos partenaires et, surtout, du courage ukrainien qui a défendu notre indépendance», fait savoir dans un premier temps le chef d’Etat ukrainien. Avant de donner plus de détails : «Nous avons également évoqué nos prochaines étapes et la préparation du nouveau 19e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie. La pression doit être renforcée jusqu’à ce que la Russie prenne des mesures concrètes pour mettre fin à la guerre».
Afin de progresser vers la fin de la guerre, les pays occidentaux doivent accepter que l’Ukraine ne puisse pas adhérer à l’Otan. Et d’ajouter que les Européens doivent accepter que se tiennent des discussions autour du territoire ukrainien. Tels sont les mots du Premier ministre Slovaque Robert Fico. «La première condition préalable fondamentale pour mettre fin au conflit est de comprendre que l’Ukraine ne peut pas devenir membre de l’OTAN», a-t-il déclaré après une réunion des dirigeants de l’Union européenne. «Il est tout aussi important de comprendre que sans discussion sur les modifications territoriales en Ukraine, nous ne pourrons pas avancer», a-t-il enfin souligné.
Vladimir Poutine a proposé lundi d’organiser une rencontre bilatérale avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Moscou, lors d’un appel téléphonique avec Donald Trump, selon deux sources proches du dossier. «Poutine a mentionné Moscou» lors de cet appel a indiqué une de ces sources à l’AFP, alors que le président ukrainien se trouvait à la Maison Blanche avec des dirigeants européens. Sa réponse : «non».
Selon l’agence Reuters, les chefs militaires de l’Otan vont discuter de la situation en Ukraine mercredi. D’après une source militaire auprès de Reuters, le chef de l’État-major des Etats-Unis, le général Dan Caine, devrait participer à cette réunion. C’est au général Alexus Grynkewich, de l’armée de l’air américaine, que reviendra la tache d’informer les chefs de la défense des résultats de la réunion qui s’est tenue entre Poutine et Trump la semaine dernière en Alaska. «Alors que les efforts diplomatiques pour garantir la paix en #Ukraine progressent, nous attendons avec impatience les dernières informations (de Grynkewich) sur l’environnement sécuritaire actuel», a ainsi déclaré l’amiral Giuseppe Dragone, président du comité militaire de l’Otan, sur X.
Le gouvernement britannique a fait savoir ce mardi après-midi que les dirigeants européens envisageaient de nouvelles sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine. Le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné que les plans européens visaient à exécuter une «pression supplémentaire» sur le Kremlin, notamment par le biais de sanctions qui pourraient viser directement Poutine pour «qu’il se montre prêt à prendre des mesures sérieuses pour mettre fin à son invasion illégale».
Lors d’un entretien téléphonique ce mardi après-midi avec Volodymyr Zelensky, António Costa, le président du Conseil européen, lui a rappelé que l’Union européenne était unie dans son «soutien indéfectible à l’Ukraine». L’ancien Premier ministre du Portugal a ajouté que le bloc européen s’était engagé à maintenir la pression sur la Russie, afin qu’elle accepte de discuter et de mettre fin à la guerre en Ukraine. «Nos principales priorités sont de mettre fin aux massacres, de faire progresser l’échange de prisonniers et d’assurer le retour des milliers d’enfants enlevés par la Russie», a-t-il souligné, appelant à une «paix juste et durable».
Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne LCI, le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington, a affirmé que le «risque russe revient». «C’est un prédateur, c’est un ogre à notre porte. C’est une menace pour les Européens, il ne faut pas être naïf», a prévenu Emmanuel Macron, qui assure que «les 15 jours qui viennent sont absolument critiques […]»
Lundi, Volodymyr Zelensky s’est rendu à la Maison Blanche vêtu d’une veste militaire de style français sombre, dessinée par le designer ukrainien Viktor Anisimov. En février, il s’était attiré les remarques désobligeantes de Donald Trump et de JD Vance. Il arborait alors un ensemble d’inspiration militaire de la marque ukrainienne Damirli. Entre ces deux rencontres dans le bureau ovale, le designer Anisimov s’est mis au travail, comme il le raconte au site de mode WWD. «La nouvelle garde-robe» du président ukrainien a été confectionnée il y a six mois par Anisimov. Sa dernière collection, lancée l’hiver dernier à la Fashion Week de Berlin, s’inspire de sa collaboration avec le président ukrainien. L’intégralité de la collection sera présentée lors de la Fashion Week ukrainienne à l’Arsenal Mystetskyi de Kyiv le 5 septembre.
Dans un entretien donné par téléphone à la chaîne conservatrice Fox News, le président américain avance que «Volodymyr Zelensky doit être flexible» au sujet des négociations menées avec la Russie. Un accord que Vladimir Poutine pourrait par ailleurs refuser, avance Donald Trump, tout en indiquant que le président russe «en a assez», mais «on ne sait jamais». Au passage, il déplore que la guerre en Ukraine soit «horrible» et représente «la pire situation depuis la seconde guerre mondiale».
Au sujet de l’aide américaine à Kyiv, il a donné quelques détails : «Nous sommes prêts à les aider, en particulier dans le domaine aérien, car personne ne dispose du matériel dont nous disposons», a fait savoir le président américain. Il assure cependant que le président ukrainien «va obtenir beaucoup de territoires», tout en signalant rejeter fermement l’envoi de troupes américaines sur le sol ukrainien. A l’inverse de l’Europe, qui est, elle, «disposée à envoyer des troupes sur le terrain», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, Donald Trump affirme que la demande formulée par l’Ukraine de rejoindre l’Otan était une «mauvaise idée». «Il y aura une forme de sécurité, mais ça ne sera pas l’Otan», a-t-il insisté.
La Russie a rendu les corps de 1 000 soldats ukrainiens décédés, la plupart tombés au front et certains morts en captivité, a indiqué Kyiv ce mardi, ce type d’échanges constituant l’un des seuls résultats des pourparlers entre les deux pays. «En raison de mesures de rapatriement, les corps de 1 000 personnes décédées ont été rendus à l’Ukraine» par la partie russe, qui a indiqué qu’il s’agissait de soldats ukrainiens, selon le centre ukrainien chargé du traitement des prisonniers de guerre. La Russie et l’Ukraine se sont entendues le 2 juin à Istanbul pour échanger les dépouilles de 6 000 militaires, ainsi que tous les blessés graves et les prisonniers de moins de 25 ans.
La réunion de la «coalition des volontaires», pays alliés de Kyiv, coprésidée par Emmanuel Macron et Keir Starmer, vient de s’achever. Tous les participants à cette visioconférence ont confirmé la nécessité de continuer à soutenir l’Ukraine, a indiqué ce mardi le Premier ministre polonais Donald Tusk sur le réseau social X. «Les dirigeants du Canada, du Japon, de la Turquie, de la Nouvelle-Zélande et des pays européens ont évalué les résultats de la réunion en Alaska de manière très réaliste», a-t-il également souligné. De son côté, la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a déclaré que les pays membres de la coalition avaient commencé à travailler sur un cadre de garanties de sécurité pour l’Ukraine, mais qu’aucune décision n’avait encore été prise quant à leur contenu. La question de l’envoi de troupes en Ukraine n’est également pas encore tranchée, a-t-elle ajouté.
Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision publique Rossiya-1, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que «les changements territoriaux sont souvent un élément essentiel de la résolution des conflits», quelques instants après avoir évoqué le fait que Moscou «n’avait jamais eu pour objectif d’obtenir la Crimée, le Donbass ou la Nouvelle Russie». La Russie occupe actuellement environ un cinquième du territoire ukrainien. De son côté, le président américain Donald Trump, qui mène des négociations avec les dirigeants russes et ukrainiens pour mettre fin à la guerre, a déclaré que les «échanges de territoires» et les ajustements territoriaux seraient essentiels à tout accord potentiel.
La Suisse offrira «l’immunité» au président russe Vladimir Poutine, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale, à condition qu’il vienne «pour une conférence de paix», a assuré mardi le ministre suisse des affaires étrangères Ignazio Cassis. Le gouvernement fédéral a défini l’année dernière «les règles pour donner l’immunité à une personne qui est sous mandat d’arrêt international. Si cette personne vient pour une conférence de paix, pas si elle vient pour des raisons privées», a ajouté le ministre lors d’un point de presse avec son homologue italien Antonio Tajani à Berne. Lui a souligné que Rome restait disponible pour l’organisation d’un sommet, mais que l’Italie «soutenait» Genève. Sans cette immunité, Vladimir Poutine prendrait en effet le risque d’être arrêté lors de son passage en Europe, en raison d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), dont l’autorité est reconnue par la Suisse.
Alors que les dirigeants européens se réunissent ce midi en visioconférence dans la suite de leurs réunions à Washington, le Canada entend aussi afficher son soutien à l’Ukraine. Le pays épaulera les Ukrainiens «sur le court et long terme» a affirmé ce mardi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand.