En résumé :
- Donald Trump l’a emporté haut la main, dépassant largement les 270 grands électeurs nécessaires pour gagner. Le compteur ce jeudi matin est fixé à 295 grands électeurs pour le républicain contre 226 pour sa rivale démocrate Kamala Harris. Donald Trump a ravi au moins cinq swing states : la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Il va falloir encore patienter pour obtenir les scores du Nevada et de l’Arizona.
- On attend encore les résultats définitifs des élections à la chambre des représentants. Une victoire républicaine garantirait à Donald Trump et son parti un contrôle total du Congrès américain après le gain du Sénat. Mais avec plus de 40 sièges encore indéterminés, le score final pourrait encore prendre de longs jours de dépouillement.
- Disparue des radars pendant la soirée électorale, Kamala Harris a finalement appelé mercredi soir son rival pour le féliciter. Elle a ensuite publiquement reconnu sa défaite depuis Washington mais a promis de «poursuivre le combat».
- Retrouvez l’essentiel de la journée électorale américaine du mercredi 6 novembre, ici.
Trump à propos de Poutine : «Je pense que nous allons nous parler». Le président élu Donald Trump a indiqué ce jeudi qu’il «pensait» parler prochainement au président russe Vladimir Poutine. «Je pense que nous allons nous parler», a déclaré le républicain à la chaîne NBC, lors de sa première interview depuis sa victoire à l’élection présidentielle.
L’élection n’aura «pas d’effet à court terme» sur les décisions de la Fed, dit Powell. Le résultat de l’élection présidentielle américaine, qui a vu la victoire de l’ex-président Donald Trump, n’aura «pas d’effet à court terme» sur les décisions prises par la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), en terme de politique monétaire, a assuré jeudi le président de l’institution, Jerome Powell. «A court terme, les élections n’auront aucun effet sur nos décisions», a assuré Powell, «nous ne savons pas quel sera le calendrier et le type de réformes à venir et donc non ne savons pas quels peuvent être les effets sur l’économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne supposons pas».
Poutine se dit «prêt à reprendre le contact» avec Trump. Le président russe Vladimir Poutine s’est dit jeudi «prêt à reprendre le contact» avec Donald Trump après la victoire du républicain à la présidentielle américaine, pour laquelle il l’a félicité. «Si quelqu’un veut reprendre contact, cela ne me dérange pas. Je suis prêt», a déclaré Poutine lors d’un forum, à propos de Trump. «Je voudrais profiter de cette occasion pour le féliciter pour son élection à la présidence des Etats-Unis.»
Du champagne pour Trump ? Orban a finalement trinqué à la vodka. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait promis de déboucher le champagne en cas de victoire de son «ami» Donald Trump. Il a finalement opté pour la vodka. «Je n’ai que partiellement tenu ma promesse», a expliqué depuis Budapest celui qui avait promis d’ouvrir «plein de bouteilles de champagne» si le républicain décrochait un second mandat. «J’étais au Kirghizstan lorsque Donald Trump a remporté les élections», a-t-il raconté. «Les traditions sont différentes, alors nous avons joyeusement puisé dans les réserves de vodka et partagé notre joie devant ce résultat fantastique.»
COP29 : le retour de Trump n’empêchera pas la France et l’UE de rester «pleinement mobilisées» sur le climat. L’Union européenne et la France resteront «complètement mobilisées et engagées sur le climat» quelle que soit l’attitude des Etats-Unis avec le retour de Donald Trump au pouvoir, a assuré jeudi le gouvernement français. «Quoi que prendront comme décisions les Etats-Unis, la France et l’Union européenne resteront complètement mobilisées et engagées sur le climat», a-t-on fait valoir dans l’entourage de la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, à quelques jours de la COP29 à Bakou (11-22 novembre). «Il y a un signal politique qui a été envoyé par l’élection de Donald Trump ... mais je ne peux pas imaginer qu’on baisse l’ambition collective et la mobilisation collective», a poursuivi la même source auprès de journalistes.
Ursula von der Leyen a eu un «excellent» appel téléphonique avec Trump. Le président élu des États-Unis continue de recevoir des coup de fil des dirigeants du monde. Cette fois-ci, c’est la présidente de la Commission européenne qui affirme sur le réseau social X avoir discuté avec Donald Trump. Ils ont échangé autour de la défense et de l’Ukraine, du commerce et de l’énergie. «Nous sommes impatients de renforcer les liens entre l’UE et les États-Unis et de travailler ensemble pour relever les défis géopolitiques», a-t-elle déclaré.
Analyse
La victoire de Trump ajoute 64 milliards de dollars à la richesse des 10 hommes les plus riches. La hausse des actions liée à l’élection de Donald Trump a augmenté la fortune d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, de 26 milliards de dollars en une journée, remarque le Guardian. D’autres ultra-riches ont également pu profiter de la victoire du républicain, comme Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, qui a ajouté 7 milliards de dollars à sa fortune et Larry Ellison, le président de la société de logiciels Oracle, qui a augmenté sa richesse de près de 10 milliards de dollars. Le seul membre de l’élite fortunée à avoir perdu de l’argent mercredi est le magnat français du luxe Bernard Arnault, dont la fortune a diminué de près de 3 milliards de dollars.
«Les revers sont inévitables, mais l’abandon est impardonnable.» Le président Biden est revenu sur sa carrière et sa vie personnelle, depuis les jours suivant sa première élection en tant que sénateur en 1972, lorsque sa femme et sa fille ont été tuées dans un accident de voiture, jusqu’aux défaites subies et dont il s’est relevé au fil des ans. «Les revers sont inévitables, mais l’abandon est impardonnable», a-t-il asséné.
Biden assure une transition «pacifique et ordonnée» avec le président élu Donald Trump. Depuis le Jardin des roses de la Maison Blanche, Joe Biden est revenu sur la raison pour laquelle il s’est présenté à l’élection présidentielle. Selon les reporters du New York Times sur place, il a évoqué «la lutte pour l’âme de l’Amérique», un rappel du slogan de sa candidature à la présidentielle de 2020. Il a ensuite affirmé se concentrer sur son devoir d’assurer un «transfert pacifique du pouvoir ici en Amérique». Le dirigeant démocrate a également insisté sur la nécessité de «faire baisser» les tensions politiques, dans un pays à cran et plus que jamais divisé. «On ne peut pas aimer son pays seulement quand on gagne. On ne peut pas aimer son voisin uniquement lorsqu’on est d’accord. J’espère que nous pourrons faire quelque chose, peu importe pour qui vous avez voté, en nous considérant non pas comme des adversaires, mais comme des compatriotes américains», a-t-il dit.
Donald Trump devrait remporter le vote populaire. Le président élu s’est déjà assuré une confortable majorité au sein du collège électoral. Mais il est également en passe de réaliser quelque chose qu’il n’avait pas fait lors de sa première campagne victorieuse pour la Maison Blanche en 2016 : remporter le vote populaire, observe le New York Times. Selon les derniers décomptes, Donald Trump remportera plus de voix au niveau national lors de l’élection de mardi que sa rivale battue, la vice-présidente Kamala Harris, ce qui fera de lui le premier républicain à remporter le vote populaire en 20 ans.
Trump, catastrophe climatique. L’élection d’un climatosceptique assumé et pro-pétrole, pour qui la hausse des températures mondiales est «l’une des plus grandes arnaques de tous les temps», est de mauvais augure, moins d’une semaine avant l’ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan et alors que l’humanité doit accélérer ses efforts pour espérer maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C. Lire notre décryptage ici.
Le Kremlin assure «se souvenir des paroles de Trump sur la recherche de la paix en Ukraine». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi que les dirigeants de la Russie se souvenaient des paroles de Donald Trump sur la tentative de résoudre la crise ukrainienne, mais il juge que le nouveau président des Etats-Unis avait exagéré la vitesse à laquelle il pourrait le faire. «Si la nouvelle administration va chercher la paix et non la poursuite de la guerre, elle sera meilleure que la précédente», a aussi fait savoir Dmitri Peskov aux journalistes.
Biden sur le point de s’adresser aux Américains pour évoquer la transition avec Donald Trump. Le président sortant de 81 ans, qui en juillet avait laissé sa place de candidat à contre-coeur à sa vice-présidente, doit s’exprimer solennellement à 11 heures (17 heures à Paris) depuis la roseraie de la Maison Blanche. Il doit y «parler des résultats de l’élection et de la transition» avec la prochaine administration républicaine, selon la présidence.
Le chef des rebelles houthis du Yémen affirme que Trump va à nouveau «échouer» dans ses efforts pour résoudre la question palestinienne. Le dirigeant des rebelles houthis du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé jeudi que Donald Trump, vainqueur de l’élection présidentielle américaine, avait «déjà échoué dans son projet d’accord du siècle» lors de son premier mandat, et donc qu’il «échouera [it] encore cette fois-ci». Dans ce discours télévisé, le chef des rebelles a qualifié le président élu des Etats-Unis «d’arrogant et tyrannique».
L’armée américaine est prête à exécuter les ordres de la prochaine administration Trump sans se mêler de politique, selon le chef du Pentagone. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré aux soldats que le Pentagone s’engageait à assurer une transition ordonnée vers la prochaine administration de Donald Trump, ajoutant que l’armée ne s’impliquerait pas dans la politique et qu’elle était prête à exécuter «tous les ordres légaux». «L’armée américaine continuera […] à veiller sur notre république avec principe et professionnalisme, et à se tenir aux côtés des précieux alliés et partenaires qui renforcent notre sécurité», a également écrit Lloyd Austin dans un mémo envoyé aux troupes dans la nuit de mercredi à jeudi.
Zelensky soutient que la relation Europe-Etats-Unis «ne doit pas être perdue» après la victoire de Trump. Le président ukrainien a affirmé ce jeudi que les liens entre les Etats-Unis et l’Europe ne doivent pas être «perdus» mais «valorisés» après la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. «Nous espérons que l’Amérique deviendra plus forte. C’est le genre d’Amérique dont l’Europe a besoin. Et une Europe forte est ce dont l’Amérique a besoin», a souligné Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant les dirigeants européens rassemblés à Budapest.
La victoire de Donald Trump «ne change rien» pour l’Iran, selon le président iranien. La victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine «ne change rien pour nous», estime le président iranien Massoud Pezeshkian, cité ce jeudi par l’agence officielle Irna, dont le pays a rompu depuis quatre décennies ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis. «Notre priorité est de développer des relations avec nos voisins et les pays islamiques», a-t-il ajouté.
La victoire de Trump inquiète les partenaires internationaux avant la COP29. La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine assombrit les perspectives d’un accord solide lors du sommet mondial sur le climat COP29 la semaine prochaine, comme l’ont souligné certains partenaires internationaux. «Pousser pour un financement climatique plus ambitieux sera presque impossible sans l’adhésion des États-Unis, ce qui découragera les pays en développement de prendre au sérieux les ambitions climatiques de l’Occident», explique Elisabetta Cornago, chercheuse principale au Centre pour la réforme européenne. Jennifer Morgan, secrétaire d’État allemande à l’action internationale pour le climat, assure quant à elle qu’il appartiendrait à l’Allemagne et à l’Union européenne de maintenir le leadership dans les discussions sur le financement climatique afin de garantir un résultat acceptable.
L’Europe exhorte Trump à soutenir l’Ukraine et éviter les guerres commerciales. Les dirigeants européens, réunis ce jeudi à Budapest, appellent Donald Trump à éviter les guerres commerciales, à maintenir le soutien à l’Ukraine et à s’abstenir de perturber l’ordre mondial après sa victoire à l’élection présidentielle américaine. La victoire de Trump constitue un défi majeur pour l’Europe, ouvrant une ère d’incertitudes à un moment où le continent lutte déjà pour l’unité et où ses deux plus grandes puissances, l’Allemagne - dont le gouvernement vient de se séparer - et la France, sont affaiblies. Les relations de Trump avec ses pairs européens ont été tendues et difficiles pendant une grande partie de son premier mandat, et son retour au pouvoir suscite des incertitudes quant au soutien américain à l’Ukraine contre l’invasion russe, à l’engagement américain envers l’alliance militaire de l’OTAN et à la perspective de droits de douane sur les exportations vers le pays.
Macron ne veut pas déléguer la sécurité des Européens aux Américains. Emmanuel Macron a affirmé jeudi à Budapest que les Européens ne devaient pas «déléguer pour l’éternité» leur sécurité aux Américains et doivent plus largement «défendre» leurs «intérêts» face aux Etats-Unis et à la Chine. «C’est un moment de l’Histoire, pour nous, Européens, qui est décisif. Au fond, la question qui nous est posée, voulons-nous lire l’histoire écrite par d’autres, les guerres lancées par Vladimir Poutine, les élections américaines, les choix faits par les Chinois en termes technologiques ou commerciaux ? Ou est ce qu’on veut écrire l’Histoire ? Et moi, je pense qu’on a une force pour l’écrire», a lancé le président français à l’ouverture du sommet de la Communauté politique européenne.