Macron tacle au passage Le Pen et Bardella. Alors que Marine Le Pen a estimé, samedi au Salon de l’agriculture, que la dissuasion doit rester «française» et qu’«on ne doit pas la partager», Emmanuel Macron a rétorqué que «ces sujets ne souffrent pas d’amateurisme». Avant de sortir la boîte à gifles : «Mme Le Pen n’est pas sérieuse. Sinon, elle ou M. Bardella seraient venus à la réunion au format Saint-Denis que j’ai faite la semaine dernière avec les partis. L’un était à Washington pour découvrir que M. Steve Bannon faisait des saluts nazis. Quant à Mme Le Pen, je comprends qu’elle était en vacances… »

Macron souhaite que certains pays européens soient «associés aux exercices de forces de dissuasion». A propos du parapluie nucléaire, Emmanuel Macron précise aussi sa pensée. S’il rappelle que «le président de la République prend la décision totalement souveraine et toujours confidentielle d’utiliser les armes nucléaires», il se montre prêt à des échanges stratégiques à ce sujet avec des voisins européennes. «Ceux qui souhaitent approfondir le dialogue avec nous pourront, le cas échéant, être associés aux exercices de forces de dissuasion. Ces échanges participeront au développement d’une véritable culture stratégique entre Européens», estime Macron. L’armée française pourrait aller jusqu’à positionner des armes nucléaires dans des pays associés.

Pour Macron, il faut faire passer le budget de la défense de 2 à «3, 3,5% du PIB». La sécurité de l’Ukraine et au-delà de l’Europe passera aussi par des dépenses d’armement plus importantes, pour Emmanuel Macron. Arguant que «depuis trois ans, les Russes dépensent 10 % de leur PIB dans la défense», le président français fixe un objectif autour de «3, 3,5 % du PIB» quand le budget de la défense français est actuellement de 2 %. Par ailleurs, Emmanuel Macron souhaite mobiliser des fonds européens : «il y a les fonds de cohésion structurels et des fonds de programmes existants qui ne sont pas utilisés. Et je veux qu’on puisse donner mandat à la Commission d’utiliser des financements innovants. C’est-à-dire soit des emprunts communs, soit le Mécanisme européen de stabilité (qui permet de secourir un État en cas de défaillance financière, NDLR), pour lever ensemble des montants considérables.» C’est-à-dire «dans un premier temps, 200 milliards d’euros». Ce sera au menu d’un sommet européen extraordinaire prévu jeudi.

Macron propose une trêve «dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques». Dans une interview au Figaro ce dimanche soir, Emmanuel Macron détaille ses pistes relatives à la crise ukrainienne. Le président français dit ne pas croire à un cessez-le-feu uniquement signé entre Américains et Russes et propose, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, une alternative : une «trêve dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques» d’un mois. Emmanuel Macron y voit une pause qu’«on sait mesurer», alors que sur terre, «il faut voir que le front, aujourd’hui, c’est l’équivalent de la ligne Paris-Budapest. En cas de cessez-le-feu, il serait très difficile de vérifier que le front est respecté ».

La photo de classe du sommet sur l’Ukraine à Londres.

Et un roi en cerise sur le gâteau. A peine sorti du sommet à Lancaster House, à Londres, le président Zelensky a sauté dans un hélicoptère qui l’a emmené vers le Norfolk et le palais de Sandringham, où il a été chaleureusement accueilli par le roi Charles III. Le souverain, qui n’est pas supposé afficher la moindre position politique, est aussi le meilleur outil de soft-power du gouvernement britannique. Et, avec cette rencontre, qui intervient trois jours après l’invitation pour une seconde visite d’Etat adressée au président américain, Donald Trump, le roi Charles III renforce cette ligne délicate que s’efforce de tenir le Premier ministre, Keir Starmer, à l’équilibre entre l’allié américain, l’Europe et l’Ukraine.

Pour Scholz, «la base de tout sera une armée [ukrainienne] forte». Le chancelier allemand, Olaf Scholz, estime qu’un arrêt des combats pourrait être le point de départ d’éventuels pourparlers de paix en Ukraine. «Il serait très utile que les bombardements cessent… Cela constituerait également le point de départ de négociations qui pourraient ensuite se poursuivre», a déclaré Scholz aux journalistes après la réunion des dirigeants européens à Londres. Il a aussi assuré que l’objectif des alliés serait de garantir que l’Ukraine dispose d’une armée forte une fois la guerre terminée, afin qu’elle puisse se défendre contre toute agression future. «La base de tout sera une armée forte», a résumé Scholz.

«L’Europe doit faire le gros du travail» mais avec le soutien des Etats-Unis, dit Keir Starmer. Le Premier ministre britannique a pris la parole à l’issue du sommet organisé à Londres, dimanche. Selon Keir Starmer, l’Europe «doit faire le gros du travail» en Ukraine mais accompagnée du soutien des Etats-Unis. «L’Europe doit faire le gros du travail, mais pour défendre la paix sur notre continent, et pour réussir, cet effort doit être fortement soutenu par les Etats-Unis», a déclaré le dirigeant britannique. Celui-ci a aussi affirmé qu’un «certain nombre de pays ont indiqué qu’ils souhaitaient faire partie de la “coalition des volontaires” de l’Europe pour aider l’Ukraine», sans les nommer. «Je les laisse faire leurs propres déclarations sur la manière exacte dont ils souhaitent apporter cette contribution, mais nous avons pu faire avancer les choses», a-t-il déclaré.

Selon Donald Tusk, «l’Europe s’est réveillée». Juste à la sortie de la rencontre à Lancaster House, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, s’est félicité des résultats de ce sommet. «L’Europe s’est réveillée» et «parle désormais d’une seule voix sur le soutien à l’Ukraine, la nécessité d’une étroite collaboration transatlantique et la nécessité de renforcer la frontière orientale [de l’UE]», a écrit le Premier ministre sur les réseaux sociaux avant de s’exprimer publiquement. Il s’agit d’envoyer un message clair au président Vladimir Poutine «que l’Occident n’a pas l’intention de capituler devant son chantage et son agression», a déclaré Donald Tusk, ajoutant que «tout doit être fait pour garantir que l’Europe et les Etats-Unis parlent d’une seule voix». La Pologne partage une frontière avec l’Ukraine et est l’un des plus fervents soutiens du pays depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

«Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense», selon le chef de l’Otan. Alors que le sommet sur l’Ukraine vient de s’achever à Londres, les déclarations des dirigeants se multiplient. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a annoncé que «davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense», saluant une «très bonne nouvelle». «J’ai parlé plusieurs fois avec le président Trump. […] Les Etats-Unis font partie de l’Otan, ils sont engagés dans l’Otan», a-t-il également affirmé auprès des journalistes.

Ursula von der Leyen affirme qu’il faut «urgemment» réarmer l’Europe. «Nous devons urgemment réarmer l’Europe», a déclaré dimanche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’issue d’un sommet crucial à Londres sur la sécurité européenne et la guerre en Ukraine. S’exprimant devant la presse, la dirigeante a annoncé qu’elle présenterait «un plan global sur la manière de réarmer l’Europe» lors du sommet spécial de l’UE sur la défense, jeudi prochain, évoquant la nécessité d’augmenter les dépenses de défense «sur une période de temps prolongée».

Pour Meloni, il faut éviter que l’Occident «se divise». La Première ministre italienne Giorgia Meloni a affirmé ce dimanche qu’il était «très important d’éviter» que l’Occident «se divise», en arrivant à Downing Street pour un entretien avec son homologue britannique Keir Starmer en amont du sommet à Lancaster House. Elle a ajouté que «l’Italie et le Royaume-Uni peuvent jouer un rôle important» pour «construire des ponts», selon les images filmées par la presse du début de son entretien avec Keir Starmer. Avant le début du sommet, la dirigeante italienne a également rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a indiqué le gouvernement italien. «La rencontre a permis de réaffirmer le soutien de l’Italie à l’Ukraine et à son peuple ainsi que l’engagement, avec les partenaires européens, occidentaux et les Etats-Unis, à construire une paix juste et durable, garantissant un avenir de souveraineté, de sécurité et de liberté à l’Ukraine», a-t-il poursuivi.

«Un moment unique pour la sécurité de l’Europe», selon Starmer. Les dirigeants européens se trouvent face à «un moment unique pour la sécurité de l’Europe», a déclaré le Premier ministre britannique, Keir Starmer, à l’ouverture du sommet qui réunit notamment le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.

Des partisans de l’Ukraine accueillent Zelensky à Londres.

Volodymyr Zelensky accueilli à Lancaster House par une franche accolade. Encore une accolade très chaleureuse pour Volodymyr Zelensky, comme la veille, de la part de Keir Starmer à son arrivée à Lancaster House ce dimanche. L’Ukrainien est le dernier dirigeant à arriver pour ce sommet intitulé «Sécuriser notre avenir» qui doit commencer dans les prochaines minutes. Les deux hommes ont posé pour les photographes avant d’échanger longuement puis de pénétrer ensemble dans le bâtiment. L’arrivée du président ukrainien s’est faite sous les hourras d’une foule présente derrière les grilles, comme la veille à Downing Street. A quelques mètres de là, sur le Mall, la fameuse avenue reliant Trafalgar Square à Buckingham Palace, une manifestation pro-ukrainienne a rassemblé plusieurs centaines de personnes sous un soleil radieux.

Poignées de mains chaleureuses, grands sourires, le ton est donné : on est entre alliés. Les dirigeants invités au sommet sur l’Ukraine organisé ce dimanche à Londres ont commencé à arriver à Lancaster House, où les discussions démarreront à 15 heures, heure de Paris. Le Premier ministre britannique Keir Starmer accueille sur le perron l’un après l’autre les différents dirigeants invités, multipliant les sourires et les poignées de mains appuyées. Il a reçu dans la matinée en tête-à-tête l’Italienne Giorgia Meloni. Le président français Emmanuel Macron est arrivé le premier cet après-midi, peu après 13 h 30, suivi de près par le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et le secrétaire général de l’Otan, le Néerlandais Mark Rutte. Une vingtaine de dirigeants, la plupart européens, mais aussi le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, sont attendus pour ce sommet, auquel assiste le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui doit également rencontrer le roi Charles III. L’objectif de cette rencontre est à la fois de faire preuve d’un front uni autour du soutien à l’Ukraine mais aussi de voir comment dépasser le choc du désastre de la rencontre Trump-Zelensky vendredi et de voir comment ramener les Etats-Unis dans l’équation d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine. Keir Starmer a laissé entendre dimanche matin que la France et le Royaume-Uni et «peut-être un ou deux autres» pays envisageaient de présenter un plan de cessez-le-feu en trois phases.

«Vance est un traître, va skier en Russie !» Le vice-président américain J.D Vance, son épouse Usha et leurs trois enfants se sont rendus ce week-end dans le Vermont pour un week-end de ski (pendant que le président Donald Trump a préféré le golf en Floride). Il fallait bien se remettre sur les pistes enneigées de sa logorrhée d’une violence rare vendredi face à Volodymyr Zelensky. La famille Vance est donc arrivée tranquille dans la station de ski de Sugarbush, accueillie par de la belle poudreuse et un bon millier de manifestants furieux, équipés de mégaphones et de pancartes reprochant à Vance son discours anti-Ukraine, son manque de respect pour le président ukrainien et ses positions ouvertement pro-Kremlin, a rapporté la presse américaine.

Une employée de la station de ski a même remplacé samedi le bulletin météorologique quotidien sur le site internet de Sugarbush par une diatribe furieuse contre Vance et l’administration Trump, coupables également d’avoir drastiquement coupé les fonds aux organismes de maintien des forêts et des parcs nationaux. L’administration Trump «menace notre démocratie, nos moyens de subsistance et notre pays tout entier», a écrit sur le site internet Lucy Welsh, rapporte le Daily Beast. Résultat des courses, selon la presse américaine : la famille Vance a été «relocalisée» dans un endroit tenu secret.

La Pologne veut aider à surmonter le «dilemme» de la position américaine sur l’Ukraine. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré ce dimanche que la Pologne pourrait utiliser ses liens amicaux avec Washington pour persuader les Etats-Unis de soutenir davantage l’Ukraine, avant de s’entretenir avec les alliés européens et le président Volodymyr Zelensky. Donald Tusk a estimé qu’il fallait «transcender ce dilemme», qu’est la position américaine, ajoutant que la Pologne «sera plus écoutée» en raison de ses dépenses élevées en matière de défense et de ses «très bonnes relations avec les Américains».

L’Ukraine condamne la visite de l’AIEA d’une centrale nucléaire en territoire occupé. Le ministère ukrainien des affaires étrangères a affirmé samedi qu’il condamnait la «violation de la souveraineté territoriale» par un groupe d’employés de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a visité la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, en passant par un territoire occupé par la Russie. Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères a blâmé «le chantage russe et les tentatives systématiques d’imposer aux organisations internationales des mécanismes illégaux et contradictoires pour opérer sur les territoires temporairement occupés».

Giorgia Meloni est arrivée à Downing Street. La Première ministre italienne d’extrême droite est arrivée à Downing Street, à Londres, pour une réunion bilatérale avec son homologue britannique Keir Starmer. Giorgia Meloni a été accueillie «chaleureusement» à la porte, relève Sky News, avant que les deux dirigeants ne posent pour des photos et entrent dans le bâtiment pour s’entretenir sur l’avenir de l’Ukraine. «Nous avons un état d’esprit très similaire, et je suis donc très impatient d’entendre votre point de vue sur ces questions», a dit Keir Starmer à son invitée. La Première ministre italienne, elle, a jugé «très, très important d’éviter le risque de voir l’Occident se diviser», ajoutant que si l’Occident se divise, «nous serons tous plus faibles».