Trois jours durant, en début de semaine, une caravane surplombée par des figurines géantes représentant un boa, un condor ou un ara a sillonné les routes de l’Equateur. Dans sa roue, une foule de militants autochtones et écologistes, qui achèvent leur campagne en faveur du parc national Yasuní. Ce dimanche 20 août, le même jour que les élections présidentielle et législatives, les Equatoriens sont appelés à se prononcer par référendum sur la fin de l’exploitation pétrolière dans un secteur spécifique (appelé bloc ITT, ou bloc 43) de ce site amazonien, réserve mondiale de biodiversité. Une opportunité historique pour la protection de l’environnement : la compagnie étatique Petroecuador extrait tous les jours 55 000 barils du bloc ITT, soit 11 % de la production nationale, ce qui menace la survie des milliers d’espèces animales et végétales ainsi que des peuples non contactés (c’est-à-dire sans contact avec la société majoritaire) qui habitent les environs.
«Tout a été fait pour empêcher la tenue du référendum»
Pour les défenseurs de l’environnement, la consultation contraignante de ce dimanche est l’aboutissement de dix ans de mobilisation, presque jour pour jour. Le 15 août 2013, l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017) annonce son intention d’autoriser l’exploitation dans le bloc ITT, le dernier encore épargné par l’activité pétrolière à cette époque, reconnaissant