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Libération
Reportage

En Haïti, des militaires kenyans au chevet d’une population en détresse : «J’aimerais qu’ils fassent bien leur travail»

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La semaine dernière, un premier contingent est arrivé du Kenya sous l’égide de l’ONU sur l’île, en proie à la violence des gangs depuis plus de trois ans. Si certains habitants sont soulagés, d’autres se remémorent les mauvais souvenirs des précédentes missions militaires.
Des soldats kenyans près de l'aéroport de Port-au-Prince. (Odelyn Joseph/AP)
par Molière Adely, correspondant à Port-au-Prince
publié le 7 juillet 2024 à 8h31

Munis de gilet pare-balles et d’armes automatiques, ils patrouillent enfin dans les rues de Port-au-Prince, sous le regard curieux des passants. D’abord sur une courte durée avec une unité d’élite de la police nationale d’Haïti dans le centre-ville, comme vendredi 28 juin, puis aux alentours de l’aéroport international Toussaint-Louverture, dimanche 30 juin, où se trouve la base de la mission de paix. Après près de douze mois d’attente, un contingent de 400 policiers kenyans est arrivé en Haïti le 25 juin dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité, autorisée par l’ONU. Cette première semaine a donné lieu à des repérages. Mais aucune opération n’a encore été lancée dans les fiefs des gangs – l’objectif de leur mission – alors que ces derniers contrôlent la capitale à plus de 80%. Ils bloquent les axes routiers, rançonnent la population et sème la terreur depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021.

Comme Marie Lina Léon, plusieurs familles ont fui leurs maisons à cause de la violence de ces groupes armés. La jeune mère de famille vit maintenant dans un camp à Port-au-Prince. Elle est très sceptique face à l’arrivée de la nouvelle force, alors que les précédentes missions militaires, comme la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti d