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Libération
Crise humanitaire

En Haïti, le «cercle vicieux» de la violence et de la faim

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Dans un pays au bord de la famine, la violence des gangs perturbe la production, le transport et l’importation de nourriture, et aggrave une situation déjà très critique, comme le souligne un récent rapport de l’ONU.
Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la police nationale haïtienne a recensé 1 239 homicides, contre 577 sur la même période l’an dernier, et 701 enlèvements, soit 244 % de plus qu’en 2022. (Corentin Fohlen/Divergence)
par Veronica Gennari
publié le 29 octobre 2023 à 10h11

«La crise que vit Haïti cette année est la pire depuis 2010 [année d’un des plus importants séismes de l’histoire du pays]», indique Jean-Martin Bauer, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le pays. Environ 44 % de la population, soit 4,35 millions d’Haïtiens, sont actuellement confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. L’une des pires au niveau mondial, puisque Haïti fait partie des neuf pays confrontés à un risque de famine et des cinq dont plus de 10 % de la population est dans une situation d’urgence alimentaire. «Haïti ne peut plus attendre», résume Jean-Martin Bauer depuis le Québec où il est en mission pour évoquer la situation dramatique du pays le plus pauvre des Amériques.

Dans son dernier rapport sur Haïti, publié lundi, le Secrétaire général de l’ONU alerte sur les «nouveaux records» de crimes majeurs, notamment les homicides volontaires et les enlèvements, qui connaissent ces derniers mois «une augmentation sans précédent». Entre le 1er juillet et le 30 septembre, la police nationale a recensé 1 239 homicides, contre 577 sur la même période l’an dernier, et 701 enlèveme