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Libération
Reportage

En Haïti, le théâtre comme outil de combat contre la violence

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En dépit des crises sécuritaire et humanitaire qui touchent le pays, les organisateurs d’activités culturelles ne veulent pas baisser les bras. C’est le cas de ceux des deux grands festivals de théâtre : «Quatre Chemins» et «En Lisant», qui se déroule du 9 au 19 décembre.
De gauche à droite, Sylvie Laurent-Pourcel, Joseph Derilon Fils Derilus, Edouard Baptiste et Jenny Cadet, sur scène à l’Institut français en Haïti le 13 décembre 2024. (Louis Guerinault )
par Molière Adely, correspondant à Port-au-Prince
publié le 18 décembre 2024 à 9h05

Il est 13 h 50 dans la cour de l’Institut français en Haïti vendredi 13 décembre. L’escalier pour se rendre à sa salle de spectacle est bondé. Tous font la queue pour assister à la 9e édition du festival de théâtre En Lisant, qui se déroule à Port-au-Prince jusqu’au 19 décembre. «Je suis contente qu’il y ait eu une salle pleine de gens», dit à l’issue de la représentation la comédienne française Sylvie Laurent-Pourcel, invitée du festival, qui est en Haïti depuis septembre pour préparer le spectacle avec des artistes haïtiens.

Organisé autour du thème «Et si c’était la fin», celui-ci se déroule dans un contexte difficile. Le pays fait face à une crise multidimensionnelle. La violence des gangs a fait plus de 700 000 déplacés internes selon l’Organisation internationale pour les migrations. Récemment, près de 200 personnes ont été massacrées à Cité Soleil, une commune tout près de la capitale, sous l’instruction d’un chef de gang. Face à toutes ces exactions, les artistes haïtiens veulent faire entendre leurs voix. «On a choisi ce thème parce qu’on veut passer en