Il est 13 h 50 dans la cour de l’Institut français en Haïti vendredi 13 décembre. L’escalier pour se rendre à sa salle de spectacle est bondé. Tous font la queue pour assister à la 9e édition du festival de théâtre En Lisant, qui se déroule à Port-au-Prince jusqu’au 19 décembre. «Je suis contente qu’il y ait eu une salle pleine de gens», dit à l’issue de la représentation la comédienne française Sylvie Laurent-Pourcel, invitée du festival, qui est en Haïti depuis septembre pour préparer le spectacle avec des artistes haïtiens.
Organisé autour du thème «Et si c’était la fin», celui-ci se déroule dans un contexte difficile. Le pays fait face à une crise multidimensionnelle. La violence des gangs a fait plus de 700 000 déplacés internes selon l’Organisation internationale pour les migrations. Récemment, près de 200 personnes ont été massacrées à Cité Soleil, une commune tout près de la capitale, sous l’instruction d’un chef de gang. Face à toutes ces exactions, les artistes haïtiens veulent faire entendre leurs voix. «On a choisi ce thème parce qu’on veut passer en