Cinq prêtres et deux religieuses catholiques ont été enlevés dimanche en Haïti, à Croix-des-Bouquets, une commune située à quelques kilomètres de la capitale, Port-au-Prince. Parmi eux, cinq Haïtiens et deux Français. Les ravisseurs menacent de les tuer et exigent une rançon d’un million de dollars (840 000 euros). Frédéric Thomas, spécialiste de Haïti, docteur en sciences politiques et chargé d’étude au Centre tricontinental (Cetri) de Louvain, a expliqué à Libération les liens entre le pouvoir en place et les gangs armés, qui ont conduit à l’augmentation de la violence dans le pays et à la multiplication de ce type d’événement.
Dans quel contexte sécuritaire cet événement s’inscrit-il ?
Cet enlèvement n’est ni une surprise ni un accident. Ces actions sont même souvent accompagnées de violences, de viols, voire de meurtres. Selon plusieurs journaux haïtiens, il y a eu douze personnes enlevées pendant le week-end, c’est un bilan devenu presque normal. Le nombre de kidnappings dans le pays a augmenté de 200% en un an et le nombre d’homicides volontaires de 20%, selon un rapport des Nations unies publié en février. La violence s’est généralisée au cours