Discrétion diplomatique oblige, on ne saura jamais précisément ce qui s’est dit – et sur quel ton – entre les murs de la villa La Grange, majestueuse bâtisse des bords du lac Léman prêtée par la Suisse pour le premier sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Un dialogue que le président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, en accueillant les deux dirigeants à la mi-journée sous un soleil de plomb, avait souhaité «fructueux» dans «l’intérêt de vos deux pays et du monde».
L’a-t-il été ? Après trois heures de discussion, d’abord en comité restreint (les présidents et leurs chefs de la diplomatie) puis en configuration élargie aux conseillers, les deux rivaux ont en tout cas emprunté au même champ lexical pour en décrire l’atmosphère : «positive» pour Biden, «constructive» pour Poutine. Un partout, balle au centre. Les conférences de presse, tenues séparément à l’issue du sommet, ont toutefois confirmé le peu d’avancées concrètes et la profondeur des fractures.
Premier à se présenter face à la presse, dans une tente installée aux abords de la villa, et donc à livrer sa version des faits, Vladimir Poutine a salué une rencontre d’égal à égal, entre deux dirigeants de deux grandes puissances, ce qui semblait être pour lui l’objectif premier de ce sommet. «Il n’y avait aucune animosité», a-t-il assuré, ajoutant qu’en dépit de nombreuses divergences, Moscou et Washington avaient «démontré un désir de se comprendre l’un l’autre et de che