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Espèces en danger : l’administration Trump envisage d’autoriser la destruction des habitats naturels

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L’administration Trump a proposé mercredi 16 avril d’assouplir la définition du «mal» fait aux espèces en danger en excluant la protection de leur habitat, une mesure aussitôt contestée par les organisations écologistes.
Le célèbre ours du parc national de Grand Teton, Grizzly 399, accompagné de trois oursons, dans les champs près de Pilgrim Creek. (Troy Harrison/Getty Images)
publié le 17 avril 2025 à 11h29

Que signifie l’interdiction de «faire du mal» aux plantes ou animaux menacés d’extinction ? L’administration Trump poursuit sa vaste opération de détricotage des acquis en matière de protection de l’environnement, en suggérant désormais d’assouplir la définition du «mal» fait aux espèces en danger. Le ministère de l’Intérieur, chargé aux Etats-Unis de l’environnement, a ainsi proposé mercredi 16 avril d’exclure la protection de l’habitat des plantes ou animaux menacés, provoquant une nouvelle fois la colère des organisations écologistes.

La loi américaine sur les espèces en danger, votée en 1973, interdit de faire du «mal» aux plantes ou animaux menacés d’extinction. Mais «la définition réglementaire actuelle du mot «mal» comprend aussi la modification de l’habitat», explique le ministère. Cette définition élargie a été confirmée en 1995 par la Cour suprême. Dans sa proposition, le ministère suggère de modifier cette définition pour la cantonner au seul fait de tuer ou blesser intentionnellement un animal, sans tenir compte de la dégradation ou de la destruction de son habitat naturel.

«Besoin d’un endroit sûr pour vivre»

Cette proposition a été contestée par l’association écologiste Earthjustice, qui a fait valoir qu’un propriétaire qui viderait une mare sur son terrain ne pourrait plus être poursuivi pour la mort de poissons appartenant à une espèce protégée. «Cette proposition permettrait aux industries forestières, pétrolière et minière ainsi qu’à l’Etat ou aux particuliers, de détruire l’habitat d’espèces protégées, même si les dégâts font du mal à ces espèces», a dénoncé l’association dans un communiqué.

«L’administration Trump tente de réécrire la biologie fondamentale», selon Earthjustice. «Comme chacun de nous, les espèces en danger ont besoin d’un endroit sûr pour vivre». Les citoyens ont un délai de 30 jours pour soumettre leurs commentaires avant que la proposition ne soit finalisée. «Nous sommes prêts à engager des poursuites pour faire en sorte que l’Amérique n’abandonne pas sa faune en danger», a prévenu Earthjustice.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a rompu avec la politique de son prédécesseur en matière d’environnement, disant ainsi vouloir redémarrer un projet d’oléoduc entre le Canada et les Etats-Unis. La semaine dernière, il a signé des décrets destinés à «doper» l’extraction de charbon.