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Libération
Récit

Etats-Unis : comment Trump décapite l’Agence de protection de l’environnement

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Fondée en 1970 par Nixon, l’EPA, modèle pour de nombreuses institutions dans le monde, est démantelée par la Maison Blanche. Un torpillage qui se manifeste par une saignée de plus de 1 150 chercheurs, symptomatique de la croisade antiscience du milliardaire.
Donald Trump présente un projet de loi signé bloquant la réglementation californienne interdisant la vente de voitures neuves à essence d'ici 2035, à la Maison Blanche, le 12 juin. A sa droite Lee Zeldin, administrateur de l’EPA et fidèle soutien de Trump. (SAUL LOEB/AFP)
publié le 24 juillet 2025 à 16h37

C’est l’histoire d’un fleuve américain et d’un poison invisible. Depuis des décennies, le fleuve Cape Fear, en Caroline du Nord, est le théâtre discret mais implacable d’un scandale environnemental : sur ses rives, de nombreuses industries rejettent des substances poly et perfluoroalkylées, tristement célèbres sous le nom de «polluants éternels» ou Pfas. Au sud de Fayetteville, l’usine du géant chimique Chemours – né en 2015 d’une scission de DuPont – en fabrique même directement sur place. En aval, le fleuve serpente sur près de 200 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique, alimentant sur son chemin des centaines de milliers de riverains en eau potable.

En 2012, deux chimistes de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), Mark Strynar et Andrew Lindstrom, spécialisés dans l’étude de ces composés tenaces, entreprennent de prélever des échantillo