A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.
Un mois avant l’élection de Trump, alors que j’étais au Texas, je suis entré dans une petite librairie d’Alpine, ville d’un peu plus de 6 000 habitants située dans le comté de Brewster. A l’approche de la présidentielle, dans ce swing county où les marges électorales sont souvent serrées, les banderoles et pancartes de soutien aux deux principaux candidats étaient nombreuses, avec un net avantage pour celles des supporteurs républicains.
J’étais donc d’autant plus surpris, en parcourant les rayonnages de la librairie, par l’audace d’une sélection qui proposait des livres féministes, des auteurs queer, des essais et des témoignages sur l’immigration mexicaine, l’écologie de la région et l’histoire des natifs américains.
Les démocrates étaient encore au pouvoir et nous étions à quelques mois de la vague de censure orchestrée depuis par l’administration américaine, interdisant ou limitant l’utilisation de centaines de mots et locutions, parmi lesquels : inclusion, antiracisme, noir, crise climatique, différences culturelles, femme, féminisme, genre, minorité hispanique, immigrants, LGBTQ, pollution, transgenre, transsexuel, victimes.
Mais un mouvement de censure frappait