Dans l’éventualité où les deux grands partis politiques américains et leurs stratèges auraient manqué de fixer les leçons communes à presque toutes les élections survenues aux Etats-Unis depuis un an, un scrutin local, survenu au cœur de l’été, est venu tenir lieu de rappel : dans l’Ohio, se tenait mardi 8 août un référendum avec pour enjeux à la fois la défense de la démocratie la plus élémentaire et le droit à l’IVG, soldé par le cuisant rejet (57 % de non contre 43 % de oui) de la proposition conduite par les forces conservatrices, renvoyant celles-ci à leur représentativité toute relative.
Convoquée à dessein dans un temps faible du calendrier électoral par les républicains locaux – forts de leur suprématie sur les institutions de l’Etat depuis que la vague trumpiste a transmué cet ex-swing state en bastion de la droite américaine –, la consultation portait plus précisément sur une question d’apparence technique : la proposition de relever de 50 à 60 % le seuil nécessaire à toute modification de la constitution de l’Ohio lors de futures initiatives référendaires. Avec pour objectif, pas même déguisé par les promoteurs de la motion dite «Issue One», de déjouer le vote, prévu en novembre, d’un amendement visant à sanctuariser le droit à l’avortement dans la constitution de l’Etat. Une in