A croire Donald Trump, il n’avait vraiment, vraiment pas envie de se trouver là, lundi 11 août, sur le podium de la salle de presse de la Maison Blanche : «C’est embarrassant pour moi d’être ici, […] à parler de combien notre capitale, naguère magnifique, est peu sûre, sale et dégoûtante.» Un constat d’«urgence tragique», qui justifierait selon le président américain la mobilisation d’un millier de membres de la garde nationale et de centaines d’autres agents fédéraux et l’invocation d’une disposition légale permettant de placer temporairement la police de Washington sous l’autorité directe de l’exécutif fédéral.
Dans une rhétorique mêlant la tonalité postapocalyptique de ses discours de campagne à un imaginaire de la vitrine bien ordonnée généralement plus prospère dans les dictatures communistes, le président américain a ainsi promis de restaurer l’honneur de la nation en délivrant sa capitale de la «totale anarchie» et des «bidonvilles» auxquels celle-ci se trouverait en proie : «Si notre capitale est sale, tout notre pays est sale, et on ne nous respectera pas.» Alors, «nous ferons venir l’armée s’il le faut»,