Harvey Weinstein, condamné en 2023 à 16 ans de prison par un tribunal de Los Angeles pour viols et agressions sexuelles, a «supplié» ce mercredi 29 janvier la justice américaine de le sortir «de son trou» de Rikers Island, à New York, en raison de son état de santé. «Je vous demande et vous supplie, Monsieur le juge, je n’en peux plus. Je tiens le coup parce que je veux la justice et passer à autre chose», a déclaré lors d’une audience de procédure l’ancien producteur de cinéma, âgé de 72 ans. Visiblement affaibli, Weinstein était assis dans un fauteuil roulant.
La justice venait de fixer la date du 15 avril pour un nouveau procès à New York après la retentissante annulation en avril par une cour d’appel de New York de sa condamnation en 2020 à 23 ans de prison pour le viol d’une actrice, Jessica Mann, et l’agression sexuelle d’une assistante de production, Mimi Haleyi. Ce nouveau procès devait s’ouvrir le 12 novembre mais, entretemps, le parquet de Manhattan l’a inculpé pour une autre agression sexuelle présumée dans un hôtel de Manhattan, au printemps 2006, une accusation pour laquelle il a plaidé non coupable et a réclamé un procès séparé. Le juge a refusé cette demande.
«Mansuétude»
Devant le juge Curtis Farber, l’ex-patron des studios Miramax s’est plaint de conditions d’incarcération «moyenâgeuses» et l’a «imploré de faire preuve de mansuétude». Il a notamment protesté contre la date de son procès fixée au 15 avril et réclamé qu’il s’ouvre «dès que possible», en affirmant que «chaque semaine compte». Le juge, tout en précisant que la date du 15 avril avait été «gravée dans le marbre», a indiqué qu’il examinerait la requête de l’accusé.
Celui qui fût un temps considéré comme le «maître de Hollywood» est atteint notamment d’une leucémie et avait été hospitalisé en décembre après des «tests sanguins alarmants», selon ses avocats. Harvey Weinstein s’est retourné contre l’administration pénitentiaire pour «privation de soins […] faute médicale et […] violation de ses droits constitutionnels». D’un ton parfois impérieux, contrastant avec son apparente faiblesse, il a accusé ce mercredi ses gardiens de prison de lui avoir donné de «mauvaises pilules» et d’être venu le chercher trop tard pour arriver à temps au tribunal. Il s’est présenté plus d’une demi-heure après l’heure prévue pour l’audience.
Les révélations en 2017 sur cet ancien faiseur de stars à Hollywood et producteur de multiples films avaient déclenché l’onde de choc planétaire #Metoo et libéré la parole de victimes. Plus de 80 femmes l’ont accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viols, dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd.