L’herbe a souffert. Beaucoup souffert. Mais elle reverdira bientôt, protégée par les dizaines de policiers new-yorkais qui, sur Broadway, barrent les entrées de l’Université Columbia, fermée jusqu’au 17 mai, deux jours après la cérémonie de remise des diplômes. Certains agents arborent toujours les casques et tenues de ninja des bataillons de choc du NYPD, ceux-là mêmes qui ont déferlé mardi 30 avril dans la soirée sur le campus de la prestigieuse université pour déloger le camp de tentes de 300 manifestants pro-palestiniens installés depuis deux semaines sur le gazon central de la fac.
De cette intervention, demandée pour la première fois depuis les manifestations de 1968 par la direction de Columbia, Elza Goffaux, une étudiante en journalisme qui couvrait les évènements pour les médias de l’université, a surtout retenu la débauche de moyens policiers, le recours spectaculaire, avec effet médiatique assuré, à des unités spéciales «dignes des actions antiterroristes» ; ce camion gigantesque surmonté d’une passerelle d’assaut fichée dans une