Le coup de pouce d’un aîné. Bernie Sanders, 82 ans, a soutenu ce samedi 13 juillet Joe Biden, 81 ans dans son intention de rester candidat à l’élection présidentielle de novembre, malgré la pression exercée sur le président sortant - jusque dans son propre camp - pour se retirer en raison de doutes sur son état de santé. Le sénateur du Vermont, figure de la gauche américaine et lui-même candidat (malheureux) à l’investiture en 2016 et 2020, a appelé les démocrates à serrer les rangs.
«Assez ! M. Biden n’est peut-être pas le candidat idéal, mais il sera le candidat et doit être le candidat. Et avec une campagne efficace qui parle aux familles travailleuses de leurs besoins, il va non seulement battre M. Trump, mais le battre largement», écrit Bernie Sanders dans une tribune au New York Times, demandant aux démocrates «de cesser les chamailleries et pinaillages». Jusqu’à présent, Joe Biden tient bon. Il ne dévisse pas dans les récents sondages, la très légère avance de Trump reste couverte par la marge d’erreur des enquêtes d’opinion.
Sanders appelle à «tirer une leçon des forces progressistes et centristes en France»
«Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le président Biden soit réélu. Pourquoi ? Malgré mes désaccords avec lui sur certaines questions, il a été le président le plus efficace de l’histoire moderne de notre pays et il est le candidat le plus solide pour vaincre Donald Trump - un démagogue et un menteur pathologique», plaide Bernie Sanders. Le sénateur voit dans le barrage républicain contre le RN aux législatives français un exemple à suivre : «Il est temps de tirer une leçon des forces progressistes et centristes en France qui, malgré de profondes divergences politiques, se sont rassemblées cette semaine pour battre à plate couture l’extrémisme de droite.»
La veille, Joe Biden, droit dans ses bottes, avait balayé une nouvelle fois les spéculations sur son retrait de la course à la Maison Blanche. «Il y a eu beaucoup de spéculations dernièrement. Est-ce qu’il va rester dans la course ? […] Voici ma réponse : je suis candidat et nous allons gagner», a-t-il lancé à ses partisans à Detroit, grande ville du Michigan. Pour battre Donald Trump en novembre, il lui faudra absolument remporter cet Etat clé de la région des Grands Lacs.
Le président américain enchaîne les meetings de campagne et les interviews pour montrer sa bonne santé, après le calamiteux débat qui l’avait opposé à Donald Trump, le 27 juin, dans lequel il était apparu affaibli. «Oui, je sais : M. Biden est vieux, a tendance à faire des gaffes, marche avec raideur et a eu un débat désastreux avec M. Trump. Mais je sais aussi ceci : une élection présidentielle n’est pas un concours de divertissement. Elle ne commence ni ne se termine par un débat de 90 minutes», rappelle Bernie Sanders. Un nouvel entretien attend Joe Biden lundi 15 juillet à la télé, sur la chaîne NBC. Il sera scruté avec une hyperattention cruelle, comme chacun de ses mots et de ses gestes depuis deux semaines.