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Justice

Etats-Unis : la révocation du statut légal de 532 000 immigrés suspendue par une juge de Boston

Indira Talwani s’est opposée ce mardi 15 avril à l’expulsion voulue par Trump de centaines de milliers de Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens qui bénéficiaient d’un statut protégé en raison de la situation des droits humains dans leurs pays.
Des manifestants en faveur des immigrés devant l'hôtel de ville de Boston, Massachusetts, le 5 mars 2025. (Joseph Prezioso/AFP)
publié le 15 avril 2025 à 9h07

La justice américaine au secours des immigrés. Une juge fédérale de Boston a empêché dans la nuit de lundi à mardi 15 avril l’administration de Donald Trump de révoquer le statut légal de 532 000 immigrés cubains, haïtiens, vénézuéliens et nicaraguayens. La décision de la juge Indira Talwani est la dernière ordonnance en date contre la volonté du président américain de procéder rapidement à des expulsions massives ciblant, en particulier, les Latino-Américains.

L’administration de Donald Trump a annoncé fin mars la fin d’un programme spécial, mis en place en 2023 par le gouvernement précédent du président Joe Biden, qui permettait aux Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens et Vénézuéliens de séjourner aux Etats-Unis pour deux ans en raison de la situation des droits humains dans leurs pays. Ce régime a donc permis au total à plus d’un demi-million de personnes d’entrer aux Etats-Unis, à hauteur d’un maximum de 30 000 par mois.

Une procédure qui ne peut s’appliquer qu’aux migrants illégaux

La juge Talwani a ordonné la suspension d’urgence de l’abolition du programme. Elle a estimé que le gouvernement avait agi sur la base d’une interprétation erronée de la loi, la procédure d’expulsion accélérée s’appliquant aux non-citoyens entrés illégalement aux États-Unis, mais pas à ceux qui y séjournent légalement en vertu de programmes gouvernementaux.

Sans cette suspension, les migrants entrés aux Etats-Unis en vertu de ce programme auraient dû quitter le pays d’ici le 24 avril, soit 30 jours après la promulgation du décret y mettant fin. Pendant sa campagne électorale, le président Donald Trump avait promis d’expulser «des millions» d’immigrés sans papiers.