Il n’en restait qu’un. Après Stellantis et Ford, le constructeur General Motors a également conclu un accord de principe avec le syndicat automobile UAW quelques jours après ses concurrents et après 46 jours de grève. Obtenant une augmentation record leur salaire, les ouvriers syndiqués auprès de l’United Auto Workers (UAW) mettent fin à une grève historique qui durait depuis mi-septembre.
Il aura fallu une nuit complète de négociation pour qu’une entente soit trouvée. Selon nos confrères du média américain Bloomberg, les discussions ont commencé dimanche pour se finir ce lundi au petit matin. Les quotidiens Wall Street Journal et Washington Post affirment également qu’un accord a été trouvé sans autre détail. Les porte-paroles du constructeur automobiles et du syndicat n’ont pas souhaité en commenter les termes. Toujours selon Bloomberg, il semblerait qu’ils soient similaires à ceux signés entre Ford, Stellantis et l’UAW.
Le mouvement de débrayage avait été déclenché faute d’accord à l’échéance des conventions collectives du secteur automobile. Au plus fort de la mobilisation, plus de 45 000 des 146 000 encartés auprès de l’UAW travaillant pour ces trois grands constructeurs historiques américains faisaient grève. Ford avait trouvé un accord de principe mercredi 25 octobre, après 41 jours de grève, et Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) a fait de même trois jours plus tard. Le constructeur «a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé», s’était réjoui Shawn Fain, président de l’UAW, lors de l’annonce de l’accord avec Ford.
«+25 % du salaire de base jusqu’en 2028»
Dans le détail, l’accord entre Ford et l’UAW prévoit «une augmentation de 25 % du salaire de base jusqu’en avril 2028. Il va se traduire, en tout, par une hausse de plus de 30 % du salaire le plus élevé, soit plus de 40 dollars de l’heure, et une hausse de 68 % du salaire de départ, à plus de 28 dollars de l’heure.» «Les intérimaires bénéficieront d’une augmentation de plus de 150 % sur la durée de l’accord», note encore l’UAW. L’accord supprime par ailleurs les échelons salariaux qui désavantageaient les jeunes employés, améliore les pensions des retraités actuels, prévoit des mesures d’ajustement au coût de la vie, des avantages sociaux, et garantit le droit de grève en cas de fermeture d’usine. Chez Stellantis, 5 000 emplois vont être créés alors que le groupe avait prévu d’en supprimer 5 000.
Le président américain Joe Biden et pré-candidat à sa réélection, qui s’était rendu sur un piquet de grève devant une usine General Motors fin septembre, a salué ces victoires syndicales. Dont celle obtenu par les salariés de Général Motors ce lundi : «Je pense que c’est formidable», a-t-il déclaré.
Si l’accord de principe doit encore être ratifié par les travailleurs lors d’un vote qui aura lieu dans les semaines à venir, le syndicat a déjà annoncé que les employés de Ford et de Stellantis allaient reprendre le travail sans attendre ces votes. Son président, Shawn Fain, s’est déjà félicité d’avoir «obtenu des choses que personne ne pensait possibles. Nous sommes en train d’inverser la tendance pour la classe ouvrière de ce pays».
Suite à cet épisode de grève historique dans le secteur automobile, d’autres constructeurs comme Nissan pourraient se sentir obligés d’augmenter les salaires pour conserver leur main-d’œuvre. L’UAW a clairement fait part de son intention d’étendre la syndicalisation des ouvriers de l’automobile dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux dimanche en fin de journée, soulignant la durée du contrat, qui se termine en 2028.
When we return to the bargaining table in 2028, it won’t just be with the Big Three, but with the Big Five or Big Six.
— UAW (@UAW) October 30, 2023
«L’un de nos principaux objectifs à l’issue de cette victoire historique est de nous organiser comme nous ne l’avons jamais fait auparavant», a écrit l’UAW. «Lorsque nous reviendrons à la table des négociations en 2028, ce ne sera pas seulement avec les trois grands, mais avec les cinq ou six grands.»