Il y a 1 chance sur 302 millions de gagner. Pour donner un ordre d’idée : il est 112 000 fois plus probable de voir l’astéroïde Bénou percuter la Terre dans 158 ans que de remporter le jackpot de la loterie du Mega Millions. C’était sans compter sur un ou une veinarde ayant, ce samedi 28 décembre, défié l’épreuve de Bernoulli.

Le ou la participante à la loterie américaine a remporté pas moins de 1,22 milliard de dollars, soit environ 1,17 milliard d’euros. Le billet a été vendu dans l’Etat de Californie dans une station-service de la ville de Cottonwood, à environ 210 kilomètres au nord de Sacramento, a indiqué Mega Millions. L’identité de son propriétaire n’a pas été révélée. Il n’est pas non plus clair s’il sait qu’il détient le ticket du jackpot et s’il va réclamer son prix. Ce que l’on connaît en revanche, ce sont les numéros gagnants : 3, 7, 37, 49, 55 et 6.

Il s’agit du cinquième plus gros jackpot de l’histoire de la loterie américaine offert par Mega Millions, qui vend des billets dans 45 Etats. Jusqu’ici, le record était détenu par un joueur en Floride qui avait remporté 1,602 milliard de dollars (1,536 milliard d’euros) en août 2023. Cette année, le jeu de hasard avait déjà fait des chanceux à trois reprises. Une fois en mars dans le New Jersey, avec 1,128 milliard de dollars (1,081 milliard d’euros). Une autre en juin dans l’Illinois, avec 552 millions de dollars (529 millions d’euros). Et une dernière fois en septembre au Texas, avec 810 millions de dollars (776 millions d’euros).

En Californie, où les bons numéros ont été cochés en cette fin d’année, le gagnant dispose d’un délai d’un an pour se signaler. Deux possibilités s’offrent alors à lui : il peut réclamer la totalité des 1,22 milliard de dollars par paiements annuels sur une période de trente ans ou bien opter pour un paiement unique en espèces de 549,7 millions de dollars (527 millions d’euros) avant impôts. Mais comme le souligne NBC, si la personne qui a acheté le billet vit en Californie, elle pourrait récupérer le montant maximum. L’Etat est en effet l’un des huit qui ne taxent pas les gains de loterie.

Autre spécificité de l’Etat de la Côte Ouest : le nom du vainqueur sera obligatoirement rendu public. Ainsi que celui du détaillant ayant vendu le billet et la date à laquelle il a été gagné.

Dans le manuel qu’elle met à disposition de ses nouveaux multimillionnaires, la Loterie de Californie offre de nombreux conseils pour leur apprendre à gérer leur nouvelle fortune. De la constitution d’une équipe financière jusqu’à la recherche d’un avocat, en passant par la gestion des demandes de dons et des sollicitations des médias. «Dépenser rapidement et furieusement ne fera que vous séparer rapidement et furieusement de vos gains. Soyez prudent avec votre nouvelle richesse !» prévient l’organisation.

Des conseils bien avisés, aidant entre autres ces veinards à rester discrets. De la plupart d’entre eux, seules quelques déclarations enthousiastes formulées au moment de leur victoire demeurent. En raflant plusieurs millions en 2023, Johnnie Taylor, septuagénaire de New York, a par exemple annoncé qu’il comptait voyager, se procurer un nouveau véhicule hybride et faire quelques dons à l’église locale. Ancien bricoleur, il venait tout juste de prendre sa retraite.

Edward Lojewski, qui avait l’habitude de tenter sa chance tous les vendredis, a indiqué en 2022 vouloir investir, donner à quelques œuvres caritatives mais surtout prendre soin de sa famille. «Je suis arrivé à un point de ma vie où je n’ai plus besoin de jouets. J’ai tout ce dont j’ai besoin», estimait-il avec philosophie, après avoir décroché quelque 251 millions de dollars (240 millions d’euros) en Californie.

Une histoire rencontre toutefois une fin légèrement moins heureuse : celle de Faramarz Lahijani. Lors du tirage du 8 décembre 2023, l’homme possédait l’un des deux tickets permettant de décrocher le jackpot de 394 millions de dollars (377 millions d’euros). A partager en deux, donc. Problème : Faramarz Lahijani affirme être également le propriétaire du second ticket gagnant… mais dit l’avoir perdu.

Ce dernier n’a en effet jamais été revendiqué. Surtout, il a été acheté dans la même station-service californienne que son jumeau. Pas de quoi faire flancher la Loterie de Californie, qui refuse d’octroyer la totalité du gain au participant. Il y a trois semaines, Faramarz Lahijani a donc intenté une action en justice contre l’instance. Preuve que le vainqueur a bien suivi les conseils du manuel des gagnants de l’organisation, il s’est rapidement trouvé un avocat.