Donald Trump peut exulter. Le Parlement du Texas a définitivement approuvé vendredi 22 août au soir un redécoupage de ses circonscriptions électorales voulu par le président américain. L’objectif pour les républicains : engranger cinq sièges supplémentaires au Congrès à Washington lors des élections de mi-mandat en 2026, généralement défavorables au parti du président.
Avant d’être validée par le Sénat texan, la proposition de redécoupage avait été adoptée mercredi soir par la Chambre des représentants de l’Etat, la chambre basse, avec 88 voix pour et 52 voix contre. Elle doit enfin être promulguée par le gouverneur républicain, Greg Abbott, une formalité.
Cartographie
Donald Trump avait salué mercredi soir une «grande VICTOIRE pour le grand Etat du Texas». «On est en route pour cinq sièges supplémentaires au Congrès et sauver vos droits, vos libertés, et votre pays, lui-même», s’était-il félicité sur sa plateforme Truth Social. Le locataire de la Maison Blanche avait par ailleurs de nouveau exhorté à «mettre fin au vote par correspondance», qu’il accuse de favoriser de supposées fraudes électorales. «Cent sièges supplémentaires iront aux Républicains», a-t-il prédit, dans un autre message.
«Violation du Voting Rights Act»
Les responsables républicains ont décidé de modifier la carte électorale du Texas de manière que le vote démocrate soit dilué, une technique de charcutage électoral nommée «gerrymandering». Avec cette manoeuvre, la Maison Blanche espère envoyer non plus 25 mais 30 députés républicains sur les 38 que le Texas envoie à la Chambre des représentants à Washington. L’enjeu est de taille pour Donald Trump. Si les démocrates reprennent la majorité à la Chambre des représentants à Washington aux élections de 2026, ils auront le champ libre pour lancer des commissions d’enquête parlementaires et empoisonner la fin de son second mandat. Une majorité qui se joue parfois à quelques sièges près.
Alors que les élus locaux du Texas débattaient de cette carte électorale, le représentant démocrate Chris Turner l’a qualifiée, selon le site internet du Texas Tribune, de «violation claire du Voting Rights Act et de la Constitution». Grande loi sur les droits civiques adoptée en 1965, le Voting Rights Act visait à empêcher les anciens Etats ségrégationnistes du Sud de priver les Afro-Américains du droit de vote. Les démocrates, en minorité au Parlement texan, ont notamment dénoncé la volonté des républicains de «réduire au silence les électeurs des minorités par un «gerrymandering» raciste», estimant que la nouvelle carte électorale allait diluer les voix des électorats afro-américain et hispanique qui, en majorité, votent traditionnellement démocrate.
D’autres Etats à venir ?
Pour répondre aux républicains texans, le gouverneur de Californie Gavin Newsom et des parlementaires ont présenté lundi un projet de loi pour organiser un référendum afin de redessiner la carte électorale de l’Etat le plus peuplé du pays. Si les électeurs californiens l’approuvent le 4 novembre prochain, le Parlement local, où les démocrates sont majoritaires, pourra mettre en place une nouvelle carte qui devrait leur assurer cinq sièges supplémentaires au Congrès, comme au Texas. «La Californie et les Californiens ont été la cible préférée de l’administration Trump et nous n’allons pas rester les bras croisés pendant qu’elle ordonne au Texas et à d’autres Etats de truquer la prochaine élection», avait affirmé Gavin Newsom dans un communiqué lundi.
Au-delà du Texas, l’administration Trump souhaiterait également redessiner en sa faveur les cartes de l’Ohio, du Missouri, ou encore de l’Indiana. «La Floride, l’Indiana, et d’autres cherchent à faire la même chose», a écrit le président américain sur son réseau social.
Mise à jour : ce samedi 23 août 2025 à 9 h 03, avec l’ajout de la validation de la mesure par le Parlement texan.