Quelle coïncidence. Usha Vance, épouse du vice-président américain J.D. Vance, sera en visite officielle au Groenland de jeudi à samedi, a annoncé dimanche 23 mars la Maison-Blanche, alors que Donald Trump affiche depuis plusieurs semaines sa volonté d’annexer ce territoire autonome du Danemark. La seconde dame «voyagera avec son fils et une délégation des Etats-Unis pour visiter des sites historiques, apprendre l’héritage groenlandais, et assister à l’Avannaata Qimussersu, la course nationale de chiens de traîneau du Groenland», a fait savoir la présidence américaine dans un communiqué.
«Mme Vance et la délégation sont enthousiastes à l’idée d’assister à cette course monumentale et de célébrer la culture et l’unité groenlandaises», précise encore la Maison-Blanche.
Décryptage
Un intérêt soudain pour le territoire loin d’être anodin. Le Premier ministre sortant groenlandais Mute Egede a dénoncé ce lundi 24 mars une «ingérence étrangère», alors que Donald Trump lorgne sur ce territoire autonome danois. «Il convient de souligner que notre intégrité et notre démocratie doivent être respectées sans aucune ingérence extérieure», a-t-il martelé sur Facebook, précisant qu’il n’y aurait «aucune rencontre» avec cette délégation. Cette dernière inclut aussi le conseiller à la sécurité nationale américain Mike Waltz, selon Mute Egede.
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, avait déjà réagi à cette annonce en déclarant au quotidien groenlandais Sermitsiaq que la visite de Usha Vance «ne peut être considérée indépendamment des déclarations publiques qui ont été faites» par Donald Trump.
«Nous voulons travailler avec les Américains, a souligné la femme politique danoise au journal. Mais cela doit et devra être une coopération basée sur les valeurs fondamentales de souveraineté et de respect entre les pays et les peuples. C’est quelque chose que nous prenons au sérieux». «Le dialogue avec les États-Unis concernant le Groenland se déroulera en étroite coordination entre le gouvernement danois et le futur gouvernement groenlandais», a-t-elle encore dit.
«Sécurité internationale»
Depuis son retour à la tête des Etats-Unis, Donald Trump ne fait que marteler sa volonté de mettre la main sur le Groenland, sans exclure la force. Grand comme quatre fois la France, ce territoire de l’Arctique revêt un intérêt stratégique en raison notamment de son emplacement – il est sur l’itinéraire le plus court pour d’éventuels missiles entre les Etats-Unis et la Russie – et de ses ressources minérales. Mi-mars, Donald Trump avait estimé que l’annexion par les Etats-Unis allait finir par «arriver» et qu’elle favoriserait selon lui la «sécurité internationale».
Lors de son premier mandat entre 2017 et 2021, le dirigeant républicain avait déjà soulevé l’idée d’acheter le Groenland, s’attirant une fin de non-recevoir des autorités danoises et groenlandaises.
Mise à jour : ce lundi 24 mars à 10h39, avec l’ajout de la déclaration du Premier ministre sortant groenlandais Mute Egede.