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Justice

Etats-Unis : les avocats de Trump, invoquant la grâce du fils Biden, réclament l’annulation du procès Stormy Daniels

Après la grâce accordée dimanche par Joe Biden à son fils Hunter, les avocats du président élu ont exigé que «le tribunal annule immédiatement le verdict» pour supprimer la condamnation pénale historique du républicain pour paiements dissimulés.
Un kiosque à journaux montre les gros titres après l'annonce du verdict du procès Stormy Daniels contre Donald Trump, le 31 mai 2024 à New York. (Mike Segar/REUTERS)
publié le 4 décembre 2024 à 10h53

Donnant-donnant ? Invoquant la grâce présidentielle qu’a accordée Joe Biden à son fils Hunter – visé dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale –, Donald Trump a officiellement réclamé à la justice new-yorkaise, via ses avocats, l’annulation de sa condamnation pénale historique dans l’affaire Stormy Daniels, selon un document judiciaire mardi.

En mai, le 45e et bientôt 47e président des Etats-Unis a été pénalement jugé coupable de paiements dissimulés à une actrice de films X avant la présidentielle de 2016 pour qu’elle taise un rapport sexuel intervenu dix ans plus tôt. Une relation que Donald Trump a toujours niée. Qualifiant l’affaire de «bidon», le milliardaire républicain a accusé la justice d’être instrumentalisée par ses adversaires démocrates. Le prononcé de sa peine a été maintes fois repoussé et reste en suspens, sa défense usant de tous les recours possibles et imaginables.

Dans un document judiciaire de 70 pages rendu public mardi 3 décembre, les avocats de Donald Trump, Todd Blanche et Emil Bove – qu’il a par ailleurs nommés futurs numéros 2 et 3 du prochain ministère de la Justice –, exigent que «le tribunal annule immédiatement l’inculpation et le verdict du jury».

Un horizon judiciaire qui se dégage pour le président élu

Dans leur recours daté de lundi, les conseils ne manquent pas d’invoquer un événement politico-juridique survenu la veille au soir : faisant volte-face, le président Joe Biden a gracié dimanche son fils Hunter, reconnu coupable dans deux affaires distinctes de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale.

Cette grâce présidentielle (selon l’article 2 de la Constitution, le Président a le pouvoir d’accorder des sursis et des grâces pour toute personne ayant commis un crime fédéral) pour une période de dix ans, avant même que ne soient prononcées les peines contre Hunter Biden, a provoqué l’indignation des républicains et le malaise chez des démocrates.

«En décidant hier [dimanche, ndlr] d’une grâce décennale pour Hunter Biden couvrant n’importe lequel de ses crimes ou délits, qu’ils fassent ou non l’objet de poursuites, le président Biden a affirmé que son fils avait été “pointé du doigt” et injustement accusé et “traité différemment”», argumentent les avocats en citant le président sortant, qui a parlé «d‘erreur judiciaire». Les avocats voient dans ces «propos une condamnation du propre ministère de la Justice du président Biden, celui-là même qui a coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’ingérence électorale contre le président Trump».

Condamné une fois au pénal et deux fois au civil par la justice, Donald Trump a vu son horizon judiciaire fédéral se dégager complètement par l’abandon d’au moins deux procédures pénales grâce à sa réélection et l’arrêt historique de la Cour suprême, qui a élargi le 1er juillet le champ de l’immunité présidentielle.