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Libération
La lutte paie

Etats-Unis : les dockers reprennent le travail après trois jours de grève et un accord de principe sur les salaires

Les quelque 45 000 dockers américains vont reprendre le travail après trois jours de grève inédite depuis un demi-siècle, selon un communiqué commun de leur syndicat et du patronat publié jeudi 4 octobre.
Sur un piquet de grève au terminal de conteneurs de Red Hook, à Brooklyn, mercredi. (Spencer Platt/Getty Images via AFP)
publié le 4 octobre 2024 à 11h54

Dénouement d’un conflit social inédit aux Etats-Unis. Les dockers américains vont reprendre le travail ce vendredi 4 octobre après trois jours de grève, selon un communiqué commun de leur syndicat et du patronat. La poursuite de ce blocage des ports aux Etats-Unis menaçait de provoquer pénuries et hausses de prix à un mois de l’élection présidentielle. «Dès maintenant, toutes les actions en cours cesseront et tous les postes couverts par le contrat-cadre reprendront», fait ainsi savoir le texte.

Quelque 45 000 membres du syndicat des dockers (ILA) étaient en grève depuis mardi dans 36 ports de l’Alliance maritime des Etats-Unis (USMX) sur la côte Est et le golfe du Mexique, faute d’entente sur un nouvel accord social de six ans. Les négociations ont permis de dénouer la crise. Le syndicat des dockers et l’Alliance maritime des Etats-Unis, qui représente leurs employeurs, ont «conclu une entente de principe sur les salaires et ont convenu de prolonger le contrat-cadre jusqu’au 15 janvier 2025 afin de revenir à la table des négociations pour négocier toutes les autres questions en suspens».

Augmentation des salaires de 62 % sur six ans

Dans ce communiqué, les deux parties déclarent aussi avoir «conclu une entente de principe sur les salaires», sans plus de précisions. Mais, selon le Wall Street Journal qui cite des personnes proches du dossier, les employeurs ont proposé une augmentation des salaires de 62 % sur six ans, qui a été acceptée par le syndicat. Cet accord ne concernerait que 25 000 dockers syndiqués travaillant dans les terminaux de conteneurs et d’import /export de véhicules de 14 grands ports (dont Boston, New York, Philadelphie, Baltimore, Savannah, Miami, Tampa, Houston).

Le président américain Joe Biden a dans la foulée salué cet accord qui va permettre de «rouvrir les ports de la côte Est et du Golfe» et qui «représente un progrès crucial vers un contrat solide». Le locataire de la Maison-Blanche a aussi remercié «les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires qui agissent avec patriotisme pour rouvrir nos ports et assurer la disponibilité de fournitures essentielles au rétablissement et à la reconstruction suite à l’ouragan Hélène».

Les deux parties vont toutefois devoir reprendre les discussions. Mais «ils ont les prochains 90 jours pour tout mettre en place», a rassuré Joe Biden. Selon Oxford Economics, chaque semaine de grève aurait amputé le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards de dollars et, par ricochet, jusqu’à 105 000 personnes auraient pu perdre leur emploi.