Le retard de l’échéance n’aura pas eu d’effet apaisant sur les angoisses boursières. Les places européennes ont ouvert dans le rouge vendredi 1er août, date de l’officialisation des surtaxes infligées par les Etats-Unis à ses partenaires commerciaux dont l’Union européenne et le Royaume-Uni. Alors que les surcroîts douaniers doivent entrer en vigueur le 7 août, la Bourse de Paris perdait 2,28%. Celle de Francfort perdait 1,94 et celle de Milan, 2,01.

Ces premières réactions font suite à la signature par le président américain Donald Trump, jeudi 31 juillet dans la soirée, du décret imposant une hausse des droits de douane pour des dizaines de pays dans le monde, avec qui les Etats-Unis estiment avoir un déficit commercial plus ou moins marqué. Ils prendront cependant effet le 7 août, et non ce 1er août comme attendu initialement.

Les nouveaux droits de douane s’échelonnent entre 10 % et 41 %, les plus élevés concernant la Syrie, alors que l’Union européenne, le Japon ou la Corée du Sud se voient appliquer une surtaxe de 15 %, une mesure qui vise à «restructurer le commerce mondial au bénéfice des travailleurs américains», assure la Maison Blanche dans un document.

D’une manière générale, la plupart des pays cités se voient imposer 15 % de droits de douane, quelques uns se retrouvant à un taux plus élevé, à l’image de l’Afrique du Sud, à 30 %, de la Serbie à 35 %, ou encore de la Suisse, à 39 %. De son côté, le Canada est également visé par un décret à part, qui fait hisser les droits de douane sur ses produits importés aux Etats-Unis de 25 à 35 %.

«Le Canada n’a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues», entrant aux Etats-Unis, a regretté la Maison Blanche dans un document, pour justifier cette décision, «et il a pris des mesures de représailles contre les Etats-Unis». En réaction, le Premier ministre canadien se dit «déçu» des nouveaux droits de douane imposés par les Etats-Unis.

«La Chine s’oppose systématiquement et clairement à l’imposition de ces droits de douane a de son côté martelé Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Il n’y a pas de gagnant dans une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale.»

Les valeurs du secteur pharmaceutique accusent ce vendredi de fortes baisses sur les places boursières européennes, au lendemain d’envois de courriers par le président américain Donald Trump à 17 entreprises pharmaceutiques pour leur demander de baisser les prix des médicaments vendus aux Etats-Unis sous peine de représailles. Parmi celles-ci, l’entreprise britannique AstraZeneca qui accuse d’une baisse de -2,77% à la Bourse de Londres ce matin, ou encore du français Sanofi (-1,07% à Paris).

Les marchés asiatiques ont également reculé de concert vendredi. L’entreprise Tokyo Electron, fabricant d’équipements destinés à la production de semi-conducteurs, a par exemple chuté de plus de 18 % à la Bourse de Tokyo après avoir revu en forte baisse ses prévisions de bénéfices.

Mise à jour à 13 h 52 avec les premières réactions boursières.