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Sujet sensible

«Nous n’avons pas vu de First Lady aussi discrète depuis près de 80 ans» : où est passée Melania Trump ?

Depuis l’investiture de son mari il y a 108 jours, la Première dame a séjourné moins de quatorze jours à la Maison Blanche. En son absence, Donald Trump s’est vu contraint d’assumer une partie de ses fonctions protocolaires.
Donald Trump et Melania Trump à la Maison Blanche, le 25 avril 2025. (Brendan Smialowski/AFP)
publié le 8 mai 2025 à 17h04
(mis à jour le 9 mai 2025 à 18h02)

Silence radio dans l’aile Est. Le secteur de la Maison Blanche réservé aux premières dames est plongé dans le noir. Les volets, fermés. Les semaines passent, et Melania Trump ne se pointe pas. Ou très peu. Deux sources connaissant l’agenda de la First Lady ont révélé au New York Times qu’elle avait passé moins de quatorze jours à la Maison Blanche depuis l’investiture de son mari, il y a maintenant 108 jours. D’autres estiment par ailleurs ce chiffre généreux. Et si des responsables de l’administration Trump ont assuré au quotidien américain que l’ancienne mannequin honorait la Maison Blanche de sa présence bien plus souvent qu’on ne le croit, ils ont botté en touche lorsqu’on a leur demandé des détails.

Délaissant le palais présidentiel pour la Trump Tower new-yorkaise ou la discrétion de Mar-a-Lago en Floride, la Première dame est cependant attendue dans la capitale ce jeudi 8 mai. Elle doit y dévoiler un timbre à l’effigie de sa prédécesseuse Barbara Bush, épouse et mère de George H. et George W. Bush Bush, avant d’assister à une cérémonie en l’honneur des mères de militaires. C’est bien peu d’apparitions pour qu’en près de quatre mois, ces absences répétées ne deviennent l’un des sujets l’un des sujets les plus sensibles de la Maison Blanche.

Donald Trump se colle à la déco

«Nous n’avons pas vu de Première dame aussi discrète depuis Bess Truman, et cela remonte à près de 80 ans», signale au New York Times Katherine Jellison, historienne à l’Université de l’Ohio, dont les recherches portent sur les compagnes des présidents. Comme Melania Trump, la femme de Harry S. Truman (33ᵉ président des Etats-Unis) passait une grande partie de son temps à retourner «à son port d’attache dès qu’elle en avait l’occasion». Pour Bess Truman, il s’agissait d’Independence (Missouri), la ville où elle est née (et morte). «Elle aimait simplement avoir son propre monde privé», explique l’historienne américaine.

Il en va de même pour l’actuelle première dame, qui brille par son absence. Sauf que contrairement au premier mandat de Donald Trump (2016-2020), cette fois-ci, le tribun américain est contraint d’assumer une partie des fonctions protocolaires de sa femme. C’est lui qui a choisi les luminaires de la Maison Blanche, lui qui a organisé des réceptions pour le Mois de l’histoire des femmes. Lui, aussi, qui s’illustre à nouveau en destructeur de l’environnement par son souhait de bétonner et transformer en terrasse la roseraie que Melania Trump avait justement restaurée lors du précédent mandat. Cette dernière aurait été «gênée» par le projet de son mari, et a depuis obtenu la promesse que les rosiers ne seront pas touchés.

Plus surprenant encore, c’est Donald Trump qui est apparu lorsque le tout premier groupe de touristes est venu visiter l’aile Est. «La Première dame a travaillé d’arrache-pied pour que tout soit parfait», a-t-il assuré. Mais elle n’était pas là. En revanche, pas de panique : Melania Trump était bien aux côtés de son mari pour présider la collecte d’œufs de Pâques à la Maison Blanche le mois dernier… Mais pas sur une vidéo publiée sur son propre compte Instagram «FLOTUS» (First Lady of the United States of America), présentant le nouveau personnel de l’aile Est.

Infidélité et attentat

Comme le souligne le New York Times, lors du premier mandat de Donald Trump, Melania avait attendu des mois avant d’emménager au 1600, Pennsylvania Avenue. Mais c’est parce que son fils, Barron Trump, n’avait que 10 ans et qu’elle avait à cœur d’organiser sa scolarité dans leur nouvelle ville. Aujourd’hui, le jeune homme a 19 ans et étudie à l’université de New York. «Vous savez, j’ai l’impression que nous accompagnons nos enfants jusqu’à leurs 18 ou 19 ans», s’était justifiée Melania Trump sur Fox News lors d’une rare interview accordée en janvier avant la nouvelle investiture trumpienne. «Nous leur apprenons. Nous les guidons. Et ensuite, nous leur donnons les ailes pour voler.»

L’état de santé de la relation entre les deux époux pourrait également jouer un rôle sur son caractère fuyant. Entre le procès public de Donald Trump pour infidélité – il a été reconnu coupable en janvier dans l’affaire des paiements occultes destinés à acheter le silence de la star du X Stormy Daniels – et la tentative d’assassinat du président américain qui l’a «profondément effrayée», Melania Trump semble en effet accumuler les raisons de se tenir à distance de tout ce qui a trait à la Maison-Blanche. Qu’importe s’il y a contradiction avec la réponse faite à Fox News sur la manière dont elle répartirait son temps : «Quand je devrai être à New York, je serai à New York. Quand je devrai être à Palm Beach, je serai à Palm Beach. Mais ma priorité absolue est, vous savez, d’être une mère, une Première dame et une épouse.»