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Si la candidature de Kamala Harris a redonné de l’espoir au camp démocrate, elle n’a pas effacé les profondes fractures sociales, économiques et politiques qui traversent les Etats-Unis. Capitalisant sur les divisions autant qu’il les attise, Donald Trump représente plus que jamais une menace pour la fragile démocratie américaine. Pour Amy Greene, spécialiste de la politique des Etats-Unis et enseignante à Sciences-Po Paris, autrice de l’Amérique face à ses fractures (1), le débat télévisé de ce mardi entre les deux candidats demeure un exercice «indispensable».

Que retenez-vous de l’été politique très agité que viennent de vivre les Etats-Unis ?

Le pays a vécu une séquence sans précédent, avec quatre événements majeurs : le débat catastrophique de Joe Biden, la tentative d’assassinat contre Donald Trump, le retrait du président démocrate et l’entrée en jeu fulgurante de Kamala Harris. Personne n’aurait pu imaginer qu’une campagne présidentielle se passe de cette façon. Le phénomène le plus intéressant à mes yeux est le réveil du Parti démocrate. Cela ne veut pas dire que l’élection est jouée, mais cela montre qu’il y avait à la fois un espace pour une candidature nouvelle et une volonté de se rassembler rapidement et massivement derrière Kamala Harris. Sa candid