Expert en matière de campagnes et d’élections, de comportement électoral et de psychologie politique, Costas Panagopoulos, professeur de sciences politiques à l’université Northeastern (Boston, Massachusetts), revient sur les difficultés que rencontre le Parti démocrate pour exister face à l’administration Trump. Et pour décider de la marche à suivre, en vue des prochaines échéances électorales.
Pourquoi l’opposition démocrate paraît-elle si faible ?
La stratégie semble être de rester assis en coulisses et d’attendre de voir ce qu’il se passe, en espérant que les républicains s’autodétruisent, que l’administration Trump commette des erreurs fatales, pour ensuite se ressaisir. Cette méthode ne s’avère pas très efficace : quand bien même le Parti républicain en viendrait à imploser, les électeurs auraient toujours besoin d’une vision alternative à laquelle adhérer. Et il est très difficile d’y parvenir si le Parti démocrate n’articule pas une proposition forte. Il semble donc que les démocrates se morfondent aujourd’hui, sans stratégie de communication efficace. Ils ont besoin de deux choses essentielles : un message, et des messagers. Pour l’instant, il ne semble pas y avoir de message cohérent et constant qui pénètre la conscience de l’électorat, ni de messager ou de petit groupe de messagers qui transmettent ce message au public. Il n’y a qu’un mélange de messages présentés par une série de messagers qui ne proposent pas nécessairement une alternative unifiée et cohére