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Shame baby shame

Etats-Unis : près de six Américains sur dix ont honte de Trump et un quart de ses électeurs regrettent leur vote

Selon un sondage Ifop réalisé pour le site d’informations touristiques NYC.eu, la gestion erratique du président américain provoque embarras et remords jusque dans son camp.
Des militants pro-Trump, à Mar-a-Lago, en Floride, en mai 2024. (Antoine Martin)
publié le 29 avril 2025 à 14h53

Des fonds marins qu’il veut exploiter à la bande de Gaza qu’il entend transformer en Côte d’Azur du Moyen Orient (après l’avoir dûment vidée de ses habitants palestiniens), le rouleau compresseur Trump fait des dégâts sur toute la planète depuis son retour à la Maison Blanche, fin janvier.

Mais cent jours après son investiture, on découvre que cette gestion erratique des affaires des Etats-Unis et du monde provoque des aigreurs jusque dans les rangs des républicains en général et même parmi ceux qui ont voté pour Donald Trump en novembre dernier.

Selon un sondage Ifop réalisé pour le site d’informations touristiques NYC.eu dont Libération a eu la primeur ce mardi 29 avril, près d’un quart des sympathisants républicains (23 %) dit avoir honte de leur président.

Quand on élargit la focale à tous les Américains, les statistiques sont encore plus spectaculaires : trois mois après sa réinstallation à la tête du pays, près de six Américains sur dix (56 %) disent ressentir de la honte à l’égard de Donald Trump. Ce sentiment pas ordinaire à l’égard d’un chef d’Etat démocratiquement élu est encore plus prégnant chez les plus jeunes (60 % des moins de 25 ans l’éprouvent), les plus favorisés (60 % parmi les CSP +), et les personnes noires (69 %).

Cette honte fait tache d’huile, passant du Président au pays : 38 % des sondés déclarent avoir honte d’être américains aujourd’hui, en raison des décisions prises par l’administration Trump. Ce «sentiment d’humiliation nationale», comme l’écrit l’Ifop, frappe plus massivement les plus jeunes (51 %) et les plus diplômés (42 %) mais il «affecte aussi des citoyens généralement plus marqués à droite comme ceux se disant très patriotes (34 %)».

L’étude réalisée début avril auprès d’un échantillon représentatif d’électeurs américains révèle un chiffre encore plus improbable : un électeur de Trump sur quatre (24 %) dit aujourd’hui regretter d’avoir voté pour le candidat républicain en novembre dernier. Parmi ceux qui se qualifient de «républicains modérés», le remords électoral passe à 33 %, contre 6 % parmi les trumpistes se déclarant «républicains conservateurs».

Ce sentiment de regret est aussi plus élevé parmi les électeurs de Donald Trump âgés de moins de 35 ans (33 %) ou qui appartiennent à une minorité ethnique : 34 % des trumpistes hispaniques regrettent leur bulletin de novembre comme 38 % des trumpistes noirs.

Enfin, six mois après sa victoire face à Kamala Harris et trois mois après avoir repris les commandes, «la façon dont Donald Trump gère ses fonctions de président» n’est approuvée que par une minorité d’électeurs (44 %), «soit le taux d’approbation le plus bas observé depuis son entrée en fonction», note l’Ifop.

«La cote d’approbation de la seconde administration Trump a ainsi baissé de 6 points chez l’ensemble de l’électorat», poursuit l’institut de sondages, une baisse encore plus marquée parmi les électeurs masculins (-9 points en trois mois) ou les électeurs noirs (-9 points aussi). Et ce sont les Américains athées (70 %) et les électeurs noirs (69 %) qui rejettent le plus fortement l’action présidentielle.