Une nouvelle tragédie dans un établissement scolaire américain. Des tirs ont retenti ce mercredi 4 septembre dans le lycée Apalachee de la bourgade de Winder, dans l’Etat américain de Géorgie. Au moins quatre personnes ont été tuées, et neuf blessés ont été envoyés à l’hôpital, selon les autorités locales. Les médias américains évoquent plusieurs dizaines de blessés. De nombreux véhicules de secours et un important dispositif policier ont été déployés dans cette commune située à quelque 70 kilomètres au nord-est de la ville d’Atlanta. Les quatre personnes tuées sont deux élèves et deux professeurs, a indiqué Chris Hosey, neuf sont blessées.

Un suspect a été interpellé, a déclaré Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’Etat de Géorgie, où s’est déroulée la tuerie. «Il s’agit d’un élève de 14 ans scolarisé dans ce lycée», a-t-il ajouté. Le jeune suspect «sera poursuivi pour meurtre et jugé en tant qu’adulte», a précisé ce responsable lors d’une conférence de presse devant le lycée Apalachee de la ville de Winder, à quelque 70 kilomètres au nord-est d’Atlanta.

Les forces de l’ordre sont intervenues dans l’établissement scolaire après des appels d’urgence lancés vers 10 h 20 heure locale mercredi matin. Confronté à un policier détaché à la sécurité du lycée, «le tireur s’est rapidement rendu compte que s’il ne se rendait pas», l’agent allait ouvrir le feu, a raconté Jud Smith, le shérif local. «Il a renoncé, s’est mis au sol et l’agent l’a arrêté», a-t-il ajouté. S’il a déjà parlé aux enquêteurs, «nous n’avons pas connaissance de cible» particulière «pour l’instant».

La police fédérale américaine (FBI) a indiqué dans la soirée avoir émis en 2023 un signalement sur le suspect, qui avait menacé sur Internet de perpétrer des tirs dans une école, photographies d’armes à l’appui. A l’issue de cette procédure, le suspect avait fait l’objet d’une enquête par les forces de l’ordre d’un comté voisin de Winder. Le jeune avait nié être l’auteur des menaces, tandis que son père avait affirmé que l’adolescent n’avait pas accès aux armes du domicile. Les écoles locales avaient également été prévenues afin que le suspect fasse l’objet d’une surveillance accrue. «A ce moment-là, il n’existait aucun motif raisonnable d’arrestation ou de mesure supplémentaire de la part des forces de l’ordre», précise le FBI dans son communiqué.

Le drame de mercredi s’inscrit dans une macabre série aux Etats-Unis, frappés depuis longtemps par des tueries en milieu scolaire ou universitaire – un phénomène incomparable avec le reste du monde. Les Etats-Unis sont en effet le seul pays développé au monde à être régulièrement endeuillé par des fusillades en milieu scolaire, un fléau favorisé par la dissémination des armes individuelles. En mai 2022, 19 enfants et 2 enseignantes avaient été victimes d’un effroyable massacre dans leur école d’Uvalde, au Texas, commis par un jeune homme de 18 ans à l’aide d’un fusil d’assaut acheté légalement.

Joe Biden s’est insurgé face à ce nouveau drame, affirmant dans un communiqué que les Etats-Unis ne pouvaient «accepter que cela devienne la norme». Le président démocrate tente depuis des années, sans succès, de davantage réguler l’accès aux armes à feu. «Nous devons mettre fin à cette épidémie de violences par arme à feu dans notre pays, une bonne fois pour toutes», a déclaré la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris lors d’un discours de campagne. Son opposant, le milliardaire républicain Donald Trump, a, lui, dénoncé les agissements du tireur, qualifié de «monstre malade et détraqué». L’Etat de Géorgie, où a eu lieu la tuerie, est l’un des Etats clés qui pourraient décider de l’élection en novembre.