Bien des élus démocrates ont glané quelques minutes d’attention des médias en traitant Donald Trump de fou furieux, d’abruti, de dictateur, de putschiste ou de danger pour la démocratie. Tim Walz, gouverneur de l’Etat du Minnesota, ancien prof de géographie au bagout de maquignon et aux galons de réserviste de la Garde nationale, vient de gagner le statut de colistier de Kamala Harris, et peut-être un avenir de vice-président le 5 novembre en décrivant le candidat populiste et son adjoint J. D. Vance, ainsi que leurs ambitions idéologiques, comme «bizarres» lors d’une récente interview sur la chaîne d’info MSNBC.

En retournant à l’envoyeur l’idée d’une normalité américaine brandie par les conservateurs contre la prétendue hégémonie des «wokes», en rappelant que son Midwest natal, trop facilement décrit comme le fief des conservateurs, peut aussi se targuer de valeurs progressistes et solidaires, il bouleverse les clichés politiques américains. Le gouverneur en poste depuis 2018 à Saint Paul, la capitale du Minnesota, après douze années d’élu, au Congrès, de l’une des circonscriptions les plus conservatrices de son Etat, offre aussi à Kamala Harris, confrontée aux attaques racistes et visant son appartenance à la côte ouest «élitiste», la caution du bon sens rural et une ligne directe vers l’électorat blanc de