Face à la faim qui menace des millions d’Américains, Donald Trump prêt à bouger. Jusqu’à présent, le « shutdown », qui paralyse la vie américaine depuis quatre semaines, avait eu pour effet de mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires, des perturbations dans le trafic aérien ou encore la fermeture de parcs nationaux.
Mais les effets de ce blocage pourraient prendre un tour dramatique en mettant fin au financement du programme fédéral Snap, qui aide à l’alimentation de 42 millions d’Américains, dans la nuit du vendredi 31 octobre au 1er novembre.
«Ce sera MON HONNEUR de fournir le financement»
Une solution que Donald Trump, enjoint par un juge fédéral à utiliser les fonds d’urgence fédéraux pour financer Snap, s’est montré enclin à utiliser ces dernières heures. «Je ne veux pas que les Américains aient faim […] Si le tribunal nous donne les directives juridiques appropriées, ce sera MON HONNEUR de fournir le financement», a-t-il écrit le président américain sur son réseau Truth Social.
«Vous allez avoir de vrais gens, de vraies familles – vous allez avoir des enfants – qui souffriront de la faim dès ce week-end», avait auparavant lancé de son côté le ténor républicain Mike Johnson, en accusant l’opposition démocrate de «continuer leurs jeux politiciens à Washington».
C’est la question des subventions pour «Obamacare» qui est au cœur de la confrontation au Congrès entre républicains et démocrates, qui ne parviennent pas à s’entendre sur un nouveau budget. Là où les républicains souhaitent prolonger le même budget, les démocrates souhaitent prolonger les subventions fédérales permettant de financer ce programme. En attendant, le coût de ce programme qui offre une couverture santé minimale pour 24 millions d’Américains doit être annoncé ce samedi, avec une très probable augmentation compte tenu de l’expiration des aides publiques. Dans l’attente, la majorité républicaine au Sénat est insuffisante pour faire passer le budget, en l’absence de dernières voix démocrates pour obtenir une majorité.
Les républicains désignés responsables
La plupart des sondages indiquent jusque-là que les Américains pointent principalement du doigt le parti présidentiel. Selon une enquête d’opinion pour ABC et le Washington Post publiée jeudi 30 octobre, 45 % des interrogés attribuent la responsabilité du «shutdown» en premier lieu à Donald Trump et aux républicains au Congrès, contre 33 % aux élus démocrates.
Alors que la solde des militaires avait pu être versée en octobre après une décision de Donald Trump, il n’est pas certain qu’une telle mesure soit possible pour novembre. Et les plus d’1,3 million d’Américains sous les drapeaux pourraient se joindre aux 1,4 million de fonctionnaires dont la paie est déjà gelée depuis un mois.
Résistance
Parallèlement, les perturbations continuent dans le trafic aérien en raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissant de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire. L’aéroport JFK à New York, l’un des plus importants du pays, a ainsi dû cesser tout départ et toute arrivée pendant une heure et demie vendredi.
Côté démocrate comme républicain, certains espèrent qu’une issue à la crise pourrait venir de Donald Trump, intervenu en faveur des militaires et désormais des bénéficiaires de Snap, mais resté à la marge des débats sur la paralysie budgétaire. Vendredi, il a réitéré sa promesse de négocier avec les démocrates sur leurs revendications, mais seulement après la levée du «shutdown». «On va se voir très rapidement, mais ils doivent rouvrir le pays», a assuré le républicain à son arrivée en Floride où il passera le week-end dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago.