«Félicitations» et «welcome back» a murmuré Joe Biden à Donald Trump dans le bureau ovale, usant d’une expression sans équivalent en Français, dont la traduction la plus proche – «content de vous revoir» – serait bien incongrue à l’adresse d’un candidat qu’il qualifiait une semaine plus tôt de fasciste et de danger pour la démocratie. Affable, Biden entendait par cette amabilité rappeler à l’instigateur du grand mensonge du trucage des élections de 2020, et de l’assaut contre le Congrès du 6 janvier 2021, les vertus de «la passation fluide et pacifique du pouvoir», et rassurer des millions d’Américains sur la pérennité des institutions. Et surprise, son invité a semblé jouer le jeu, répondant sur un ton patelin que «la politique est dure, parfois ce n’est pas un monde agréable. Mais aujourd’hui, ce monde est agréable et j’en suis reconnaissant».
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Au début de cette réunion de deux heures en la seule présence de leurs chefs de cabinets, consacrée aux dossiers en cours notamment l’Ukraine et le Moyen-Orient, Trump n’affichait pas la même mine de novice effar