Les décisions de Donald Trump se succèdent et les jugements qui les suspendent, aussi. Le nouvel exemple vient, une nouvelle fois, de l’université de Harvard, dont les étudiants étrangers vont pouvoir pousser un bref ouf de soulagement après l’annonce de la juge Allison Burroughs, jeudi 29 mai.
La magistrate, installée dans le Massachusetts, le même Etat où se situe la prestigieuse université, a affirmé lors d’une audience qu’elle allait non seulement bloquer la décision gouvernementale de lui interdire de recruter des étudiants étrangers, mais aussi d’accorder «certaines protections» à ce même public.
Une vaste campagne contre l’enseignement supérieur
La semaine passée, l’administration Trump avait interdit à l’établissement d’accueillir des étudiants étrangers (près de 7 000 personnes), la privant ainsi de son rayonnement international, nouveau signe d’escalade de l’offensive de l’exécutif américain contre l’enseignement supérieur, et particulièrement Harvard.
Une mesure contredite par la justice, et suivie par l’annonce, mercredi, par le secrétaire d’Etat Marco Rubio, des «visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles». Une mesure «déraisonnable», selon Pékin, dont 277 000 ressortissants étaient inscrits dans les universités américaines pour la seule année 2023-2024.
Des décisions prises dans le cadre d’une vaste campagne menée par Donald Trump contre l’enseignement supérieur, qu’il accuse de propager une idéologie «woke», promouvant la diversité ou autorisant les manifestations contre l’offensive meurtrière à Gaza, qu’il associe à de l’antisémitisme.
L’administration Trump, décidée à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice, avait ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux. Même suspendues par la justice, ces décisions produisent déjà leurs effets. Depuis janvier, des centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, et d’autres, en situation régulière, ont été arrêtés et menacés d’expulsion pour leur participation à des manifestations propalestiniennes.