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Reportage

Ex-Farc en Colombie : le difficile retour à la vie civile depuis l’accord de paix

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Cinq ans après avoir rendu les armes, les anciens guérilleros poursuivent leur réinsertion. Entre difficultés économiques, violences persistantes et relation conflictuelle avec l’actuel gouvernement.
Le 9 décembre 2016, peu après l’accord de paix du 24 novembre entre l’Etat et les guérilleros des Farc, qui avaient accepté de rendre les armes. A l'époque, 55 gardes des Farc étaient venus jusqu'au village d'Icononzo pour effectuer le dépôt des armes et effectuer leur réintégration politique et sociale dans la vie civile. (Nadege Mazars/Libération)
publié le 29 novembre 2021 à 19h43

C’est un petit hameau appelé Tierra Grata où vivent environ 300 personnes, dont une centaine d’enfants. Pour y accéder, il faut passer un barrage militaire et emprunter un chemin accidenté qui grimpe le long d’une pente escarpée. Comme s’il fallait encore se protéger d’indésirables visiteurs. En haut, la vue panoramique permet de voir à des kilomètres à la ronde : des sommets enneigés de la Sierra Nevada de Santa Marta qui surgissent à 6 000 mètres d’altitude, aux crêtes rouges de la Serranía de Perijá qui cachent la frontière du Venezuela voisin, en passant par les maisons blanches de Valledupar, la capitale du département du Cesar (Nord), posée dans la vallée verdoyante. Signe particulier, les habitants ont presque tous deux noms : celui de l’état civil et leur nom de guerre, usé pendant des années dans la clandestinité et dont ils n’arrivent souvent pas à se débarrasser.

Car Tierra Grata n’a que cinq ans d’existence : c’est l’un des 24 Espaces territoriaux de formation et réincorporation (ETCR) issus de l’accord de paix signé entre le gouvernement colombien et l’ancienne guérilla des Farc, le 24 novembre 2016. A l’époque, les guérilleros étaient sortis de la forêt pour remettre leurs armes aux observateurs de l’ONU