Matthew Livelsberger, le conducteur retrouvé mort dans l’explosion le 1er janvier de son Cybertruck Tesla au pied de l’hôtel Trump de Las Vegas (Nevada), a utilisé «une technologie avancée d’intelligence artificielle générative pour rechercher des explosifs et des mécanismes d’allumage», a annoncé mardi 7 janvier en conférence de presse le Département de la police métropolitaine de Las Vegas (LVMPD).

Selon les éléments détaillés par les forces de l’ordre, ce militaire âgé de 37 ans originaire de Colorado Springs (Colorado) et qui souffrait de «stress post-traumatique» avait effectué des recherches, avant de passer à l’action, notamment à l’aide de Chat GPT. «Nous avons également des preuves dans cette affaire, que le suspect a utilisé l’intelligence artificielle Chat GPT pour l’aider à planifier son attaque», a déclaré le shérif du département de police Kevin McMahill.

Captures d’écrans à l’appui, les policiers ont expliqué que le suspect, cherchait à «déterminer la quantité d’explosif nécessaire pour provoquer l’explosion». Dans des requêtes à l’intelligence artificielle datées du 27 décembre, Matthew Livelsberger demande par exemple «quelle est la limite légale pour acheter de la tannerite [une substance explosive, ndlr] au Colorado», «combien de tannerite équivaut à une livre de TNT» ou «quels téléphones ne nécessitent pas d’informations personnelles pour l’activation». Il se renseigne également sur les lieux où acheter des feux d’artifice, leur puissance et la vitesse de certaines munitions.

«Nous savions que l’IA allait changer la donne à un moment ou à un autre. […] C’est le premier incident dont je suis au courant sur le sol américain où ChatGPT est utilisé pour aider une personne à construire ce genre de choses», a expliqué Kevin McMahill à l’issue de la conférence de presse, répondant à la question d’un journaliste. Et d’ajouter : «c’est un moment inquiétant».

Il est également revenu sur la cargaison à l’arrière du véhicule. Celui-ci contenait des bidons d’essence et des mortiers de feux d’artifice. Lors d’une précédente conférence de presse, il avait estimé que la structure du Cybertruck avait «permis de limiter les dégâts» : «La plus grande partie de l’explosion a traversé le [véhicule] par le haut et est ressortie. […] Les portes en verre de l’hôtel Trump n’ont même pas été brisées par l’explosion».