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Etats-Unis

Expulsion d’enfants guatémaltèques et de Vénézuéliens : des juges contredisent l’administration Trump

Deux décisions rendues ces derniers jours par des tribunaux américains ont permis à un groupe de jeunes de ne pas être expulsé et aux immigrés vénézuéliens de ne pas voir leur statut fragilisé.

Prière collective lors d'une distribution de nourriture à des migrants, à Brownsville, au Texas, en 2023. (Joe Raeddle/Getty Images. AFP)
Publié le 19/09/2025 à 11h55

L’administration Trump a essuyé une double défaite devant les tribunaux. Dans deux affaires distinctes liées à l’immigration, les juges ont d’abord interdit mercredi à l’exécutif de réduire les protections accordées à de nombreux Vénézuéliens aux Etats-Unis, puis jeudi d’expulser un groupe d’enfants guatémaltèques.

Concernant les enfants immigrés, un juge fédéral a ordonné à l’administration de s’abstenir d’expulser les jeunes Guatémaltèques non accompagnés dont le dossier d’immigration est en cours d’examen tant que la procédure judiciaire n’est pas terminée. Le juge, nommé par Donald Trump, a maintenu une décision judiciaire antérieure bloquant cette mesure. D’après lui, l’affirmation de l’administration selon laquelle les parents de ces enfants souhaitaient leur expulsion n’était pas prouvée. Les 76 mineurs guatémaltèques étaient détenus aux Etats-Unis depuis une opération surprise tôt le matin du 31 août. Cette opération a donné lieu à un procès et à une audience d’urgence qui ont temporairement suspendu cette mesure.

Le magistrat a déclaré que certains enfants avaient été tirés de leur lit au milieu de la nuit, conduits à l’aéroport et, dans certains cas, mis dans des avions. Les enfants immigrés qui arrivent aux frontières américaines sans parent ni tuteur sont considérés comme non accompagnés et envoyés dans des refuges gérés par le gouvernement fédéral, jusqu’à ce qu’ils puissent être placés chez un membre de leur famille ou dans une famille d’accueil, un processus défini par la loi fédérale.

Protections temporaires

La veille de cette décision, mercredi soir, une cour d’appel fédérale avait confirmé un jugement estimant que l’administration avait illégalement supprimé les protections temporaires anti-expulsion accordées à 600 000 Vénézuéliens vivant aux Etats-Unis, rapporte le Guardian. Les trois juges de la cour d’appel basée à San Francisco ont refusé de suspendre la décision rendue le 5 septembre par un tribunal, selon laquelle la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, n’avait pas le pouvoir de mettre fin au statut de protection temporaire. «L’annulation et la suppression du statut de protection temporaire du Venezuela ont plongé l’avenir de ces citoyens vénézuéliens dans le chaos et les ont exposés à un risque important d’expulsion abusive, de séparation de leur famille et de perte d’emploi», ont déclaré les juges.

Tricia McLaughlin, porte-parole du Département de la sécurité intérieure, a déclaré dans un communiqué que la décision de la cour d’appel «n’était rien d’autre qu’un défi ouvert à la Cour suprême des Etats-Unis». Avant d’ajouter : «Heureusement pour nous, et pour tous les Américains, la cour d’appel n’est pas la dernière instance».

Le statut de protection temporaire est accessible aux personnes dont le pays d’origine a été victime d’une catastrophe naturelle, d’un conflit armé ou d’un autre événement extraordinaire. Il permet aux migrants éligibles d’obtenir un permis de travail et une protection temporaire contre l’expulsion. Ce programme a été créé en 1991 et prolongé sous Joe Biden pour couvrir environ 600 000 Vénézuéliens et 521 000 Haïtiens.