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Répression

Face à la violence des gangs, le Salvador s’enfonce dans l’autoritarisme

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Le Parlement salvadorien a adopté un texte punissant sévèrement la diffusion de messages venant des gangs. Une mesure répressive supplémentaire dans un pays placé sous état d’urgence depuis fin mars.
Des contrôles de soldats aux check-points de Tonacatepeque, lundi. (Jose Cabezas/Reuters)
publié le 6 avril 2022 à 19h57

Fidèle à ses habitudes, le président du Salvador, Nayib Bukele, est passé par Twitter pour annoncer la nouvelle mesure adoptée par le Parlement acquis à sa cause, dans la nuit de mardi à mercredi. Dans ce petit Etat d’Amérique centrale, les journalistes qui diffuseraient des messages venant des gangs criminels, les maras, risquent désormais jusqu’à quinze ans de prison. Les mêmes peines s’appliquent aux sigles peints sur les immeubles par les membres de ces gangs pour marquer leur territoire. «Lorsque les Allemands ont voulu éradiquer le nazisme, ils ont interdit par la loi tous les symboles nazis, ainsi que les messages, les excuses et tout ce qui visait à promouvoir le nazisme. Personne n’a rien dit, c’était compréhensible que ce soit comme ça. Maintenant, nous allons faire pareil avec les gangs», a justifié le chef de l’Etat dans un message publié sur son réseau social préféré.

A l’instar d’Amnesty International qui a déploré «une réforme qui vise à réduire au silence les médias indépendants», plusieurs ONG de défense des droits humains ont exprimé leur préoccupation à l’égard de ce texte, comme elles le font depuis fin mars et les premières mesures répressives adoptées par le gouvernement du Salvador dans l’espoir d’endiguer le sursaut de violence des gangs. Entre le 25 et l